Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

dimanche 30 janvier 2022

Au bal masqué, ohéohé.

Quatre semaines révolues après Ibiza, j'ai l'immense satisfaction de vous annoncer tout ce qu'il y a de plus solennel que, sous vos yeux ébahis, nos masques sont arrivés.

Ahaah, tu te dis, qu'est-ce qu'elle va encore trouver pour se plaindre, alors? et tu as raison, je vais encore me plaindre, vu qu'il n'y a pas moyen de faire autrement, je jure. 

Ordonques, on nous avait fait savoir, sonnez Hautbois résonnez musettes, que nos masques étaient enfin arrivés à l'Inspection de Chartescityville, et qu'il nous fallait aller les chercher là bas (parce que tu crois quand même pas qu'on va te les livrer sur ton lieu de travail, des fois? déjà qu'on te fournit des masques homologués avec seulement quinze mois de retard, tu devrais t'estimer heureuse), mais avant, surtout: préciser si on voulait, comme ti veux ti choises, des masques chirurgicaux ou des FFP2.  Mes collègues se sont méfiés et ont demandé des chir, moi j'aime vivre dangereusement et l'aventure c'est l'aventure, des FFP2, depuis le temps qu'on en réclame, vous êtes dingues ou quoi de vous contenter des chir? 

Comme de bien entendu tu te doutes, j'ai joué, j'ai perdu. Ce que j'ai reçu, c'est ça: (tiens-toi bien)



Aaah? vous voulez être protégés, les profs, ben vous allez en avoir de la protection, allez, des FFP2 de chantier tout ce qu'il y a de plus adapté pour faire classe toute la journée, on espère que vous viendrez plus nous emmerder après ça, hein, -mais ça serait bien étonnant qu'on vous entende encore avec ça plaqué sur la goule, cela dit.



                                          chais pas vous, mais moi je me fais penser à quelqu'un.

          

Moralité: soit je change de métier pour aller forer sur mon chantier avec mes masques et ma disqueuse angulaire GWS 22-230 H 2400W, soit je les lui garde pour faire son bricolo le dimanche, -ou pour nettoyer les litières des chats, m'a dit l'Ours qui sait toujours parfaitement bien résumer les situations.

Moralité deuxième: je n'ai toujours pas de masque correct fourni par mon employeuse, la très facétieuse et toujours déso(pi)lante Education Nationale.

dimanche 23 janvier 2022

Douceurs, belles choses et petits bonheurs à la praline. *EDITE*

*EDIT (Hey, dites): Tu sais quoi?? les FFP2 reçus vendredi dont j'ai causé n'étaient pas pour nous, mais pour les atsems, fournis par la mairie, nous? ah ben on n'en a toujours pas, en fait.

Parlons d'autre chose, voulez-vous? [Pas d'un protocole sanitaire foireux qui permet à un petit dont la mère et les trois frères sont positifs et malades à la maison de venir à l'école avec un test négatif (en bonne et due forme, certes). Ni du cas positif dans une classe annoncé le mercredi fin d'aprèm aux familles qui ont (quasi) toutes remis leur enfant le jeudi matin 8H30 avec l'attestation sur l'honneur en bandoulière que le test avait été fait, et bien fait, (pendant la nuit, je suppose).

Ni des FFP2 qui sont arrivés en ce qui nous concerne*, vendredi. Il était temps, hein, on a failli attendre. Deux boîtes de 50 pour 8 adultes dans l'école, fais le calcul que même avec la meilleure volonté du monde on n'ira pas bien loin avec ça, même si tu es nullache en numération. ].

Ce weekend, donc, il en fallait des douceurs, belles choses et petits bonheurs à la praline, pour oublier un peu les horriiibles démangeaisons de l'arrière du crâne et de la nuque dont je suis depuis quinze jours et nuits, la victime innocente (je n'ai vraiment rien fait pour mériter un châtiment pareil) (je jure), pour oublier le gris, le froid, qu'on a l'impression d'être écrasée de fatigue, et qu'une semaine avec des réunions tous les jours midi et soir (j'exagère rien) nous attend (oui, je parle au pluriel, ça me donne l'impression d'être moins personnellement impliquée). 

Les petits bonheurs du weekend, donc: (et tu me diras les tiens ensuite, hein?)

- les textos rigolos de ma copine Fred, qui tricote pour la troupe des joyeux théâtreux:

- la perspective d'un mercredi soir joyeux, avec la troupe, justement, et d'un vendredi soir tout pareil avec les copains chers.

- la razzia à la boîte à livres avec mon nouveau vélo: je ne reconnais plus personne, je l'adoore, je fonce, je vole dessus, je fais ma star, j'appuie sur le starter et voici que je quitte la terre, (que m'importe de mourir les cheveux dans le vent.)

- les premières primevères dans mon jardin (il est fou celui-là).

- Ouistreham, au ciné, qu'il fallait que je voie pour tout un tas de raisons, mais surtout Juliette Binoche, et Emmanuel Carrère, (et puis j'avais lu Le quai de Ouistreham de Florence Aubenas il y a quelques années).

- le dernier Nothomb, Premier sang, lu avec plaisir mais vite lu vite oublié, et surtout l'éternel fiancé d'Agnès Desarthe, très bien. 

- les îles flottantes de ce midi. Tu le savais, toi, qu'il fallait cuire les blancs? (tu le savais et tu n'as rien dit??!) je l'ignorais, figure-toi, c'est ma belle-mère qui me l'a appris il y a quelque temps, elle était étonnée qu'on ne soit jamais tombés malades à les bouffer crus depuis des années, même. J'aime vivre dangereusement, il faut croire. Ah ben nous voilà quittes, a dit l'Ours, il pensait sans doute à sa colle dans le café.

mercredi 19 janvier 2022

Brève d'école -du bol ou pas, et nouvelles d'Ibiza.

Un petit de ma classe se plaint d'avoir une petite soeur et non un petit frère, et quand je lui dis que peut-être un jour qui sait? il aura un petit frère, il me répond, soupirant et fataliste que Nan, papa et maman ont dit qu'il n'y avait plus de graine. Pas d'bol.

Un autre de mes élèves, qui carbure à toute vitesse sous le couvercle mais déteste dessiner, colorier, écrire, tout  ce qu'on fait avec un crayon dans la main d'une façon générale, vient de, -si c'est pas de la chance dis donc-,  se casser le poignet droit qui doit être immobilisé quatre semaines, et échappe de façon tout à fait inespérée à tout travail écrit, y compris l'écriture cursive qu'on vient de commencer. Il biche, hein. Coup d'bol.

Nouvelles du front: toujours pas l'ombre d'un masque quel qu'il soit, ni de rien d'autre, d'ailleurs: vacataire, purificateur d'air, augmentation de salaire, oeillère cochléaire, démission de Blanquer (pour la rime, toujours).

dimanche 16 janvier 2022

Vrac, micmac et foutrac rapidosse du dimanche soir.

Sans blague, afin d'éviter les fraudes, il faut laisser ses coordonnées bancaires pour s'inscrire au vote de la primaire populaire? j'y serais bien allée (mollement, note bien), mais bah ça sera sans moi, du coup.

J'attends désormais le lundi matin avec graaande impatience, pour découvrir combien j'ai d'élèves absents, cas contacts, covidés, (qui s'en va, qui s'en revient), si les masques sont enfin arrivés, en même temps que les purificateurs d'air et la démission de Blanquer (ça, c'était pour la rime). 

A part ça, rien à voir (du tout du tout), mais dans un des Courrier International que me refile mon père après les avoir lus, j'ai appris que la chute dans les escaliers d'un Allemand en télétravail avait été classée très officiellement en accident du travail, vu qu'elle avait eu lieu entre sa chambre et son bureau, donc, et (toujours rien à voir, du tout du tout) qu'en Arabie saoudite, on avait décidé de retirer son premier prix à un concours de beauté à un chameau dont on s'est aperçu qu'il était trop beau pour être vrai et avait reçu des injections de botox.

Si tu fais toujours semblant de ne pas voir à quel point j'avais rien de rien à dire ce soir, tu es bien bon.

 
Mon chat à deux têtes, bête de foire.

vendredi 14 janvier 2022

Brèves d'école.

- Petit A. que j'ai croisé hier à la manife avec son papa, ce matin: Heey, maîtresse, tu te rappelles? on s'est vus hier à la fête!

- Et ma choupinette L.,  tandis qu'on écrit le nom des animaux des pays froids, (me parle tout bas pour ne pas être entendue des autres, yeux écarquillés et un peu éberluée de ce que je leur demande): Maîtresse, le [la lettre, ndlr] Q de phoque, c'est commeuh.. (elle me désigne son derrière)?(montant dans les aigus) et le phoque c'est comme phoque you?

mercredi 12 janvier 2022

L'Ours, cet être lunaire.

L'autre jour, alors que je vous parlais du gâteau spontex de ma grand-mère, par association d'idées je me suis soudain demandé comment diantre enfer et putréfaction, j'avais pu oublier de vous raconter l'histoire du café des dernières vacances de Noël.

Je vous ai dit que Roucoulicoucou mon gendre était un garçon fort bien éduqué par sa mère. Et par moi. Toujours aimable, toujours respectueux, jamais un mot plus haut que l'autre, jamais rien à redire à rien sur quoi que ce soit dans ma maison (il faudrait voir, d'ailleurs, qu'il y eût quelque chose à redire sur ce qui se passe dans ma maison, hum).

L'autre jour pourtant, il buvait son café dans la cuisine, et j'ai bien vu à la petite grimace qu'il n'a pas pu s'empêcher de retenir, qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Là-dessus, Brisefer est venu se servir lui aussi une tasse, et a grimacé tout pareil. L'effet de groupe aidant, ils se sont accordés à décréter de concert que le café était proprement dégueulasse. Quoi quoi quoi, mon café est dégueulasse? je leur ai dit, alors que je prends toujours la même marque et que d'habitude vous ne trouvez rien à y redire?

C'est alors qu'est intervenu l'Ours-mon-mari, cet être lunaire qui jadis, il faut le savoir, a fait manger à toute sa petite famille une soupe dans laquelle avait macéré une éponge pleine de liquide vaisselle (mais parfaitement), qui a dit que Ah, oui, s'il a un goût, le café, c'est rien: c'est sûrement parce qu'un peu de la colle que j'ai mis pour réparer le filtre en inox a coulé dedans.

dimanche 9 janvier 2022

Douceurs, choses belles et petits bonheurs à la praline.

Je sais, je sais, la période n'invite pas à abuser de l'optimisme par boîte de trente. Raison de plus pour rigoler un peu, entre deux vagues et avant deux tours, et se souvenir des belles choses. Mes petites douceurs de ces derniers jours, ce sera donc:

- La très jolie cicatrice que l'Ours-mon-mari arbore désormais fièrement sur la pommette, à l'orée de la barbe, suite à une (petite) opération subie la semaine dernière et parfaitement réussie. Il se peut même que cette cicatrice fasse un peu fantasmer une certaine de mes copines que par charité chrétienne je ne nommerai pas, qui me demande régulièrement des nouvelles de Jeoffrey de Peyrac. Oui, ma copine a un certain âge, pour connaître Jeoffrey de Peyrac, on est bien d'accord.

- Le nougat fait maison offert par une mère d'élève pour l'année nouvelle, et le plateau de pâtisseries orientales par une autre, pour fêter la circoncision de son fils (j'en ai été ravie, tu penses)(du nougat, des pâtisseries et de la circoncision).

- Le dernier livre lu que je recommande à mort: La fille qu'on appelle de Tanguy Viel dont j'avais beaucoup aimé l'Article 353 du Code Pénal, fin, remarquablement bien écrit et tout en tensions sur les rapports de domination sociale, le pouvoir, le consentement.

- Le gâteau savoyard dont j'ai retrouvé la recette par hasard, gâteau que faisait ma grand-mère tous les dimanches et que ma mère et moi appelions perfidement le gâteau spontex, devinez pourquoi. Ma petite madeleine de Proust à moi, que je me suis empressée de pâtisser ce dimanche, donc, et qui avec un peu de crème anglaise passe crème justement, et n'étouffe pas les chrétiens, -ni nous non plus.

Et pour vous, mes amis?

vendredi 7 janvier 2022

Brèves d'école et petites nouvelles du front.

 A la récré, je tape la discute avec un petit de mon collègue: 

"- Alors, A., au fait: il est passé le Père Noël?

- Bah nan: (m'expliquant, que je comprenne bien) c'est fini Noël!"

Nous avons séparé la cour en plusieurs zones, puisqu'on nous demande d'éviter le brassage des élèves de classes différentes (bien qu'à l'heure de la sieste de petits, de la garderie et à l'heure des mamans, tout le troupiau se mélange comme un seul homme sans vergogne), les enfants ont donc des "lignes" imaginaires à ne pas dépasser et on passe nos vies et nos récrés à demander aux enfants de rester derrière la ligne (on est bien cons, je sais je sais), ce que les plus petits ont bien du mal à comprendre, mon petit M. par exemple, qui m'a dit tout à l'heure que Tu sais maîtresse, je adore pas trop cette ligne.

Et pour la petite histoire, hier une classe était fermée chez nous (consigne officielle étant de dire non pas qu'elle était fermée -ce qu'indubitablement elle était-, mais que La classe n'accueillerait pas d'élève. Tout en nuance, hein). Un mail a été envoyé à tous les parents d'élève de cette classe la veille (dès que la fermeture de la classe a été connue, c'est-à-dire dès qu'on a été prévenus qu'il n'y aurait pas de remplaçant). Deux parents se sont fendus illico d'un mail retour pas très compréhensif aux entournures, demandant qu'on les prévienne plus tôt la prochaine fois afin qu'ils s'organisent, ils bossent, eux. Un père d'élève s'est présenté le jeudi matin avec son enfant: quand on lui a dit qu'il avait reçu un mail la veille, il a dit en se frappant le front Ah oui, c'est vrai! (je viens juste de m'en souvenir, genre)(bien tenté, dis donc), et une maman a profité de l'effervescence collective et des discussions à n'en plus finir entre enseignants et parents devant le portail pour aider son enfant de la classe fermée à se faufiler entre les pattes des adultes et le faire entrer discrétos Juan Carlos dans l'école. Voilà voilàààà.

lundi 3 janvier 2022

Le billet sinistre.

Franchement les gens, je sais bien que je saoule beaucoup de monde avec ces histoires, mais vous allez néanmoins me faire le plaisir de lire et de vous indigner avec moi.

Notre sinistre, alors qu'il n'a pas de sous pour augmenter les profs, pour les protéger en leur fournissant des masques adéquats, des tests, des purificateurs d'air, des remplaçants quand ils sont malades, du matériel informatique pour bosser, qu'il n'a pas assez de sous pour engager des enseignants titulaires plutôt que des contractuels, pour former des enseignants spécialisés, pour payer mieux les aesh, qu'il n'a pas assez de sous pour augmenter les moyens alloués aux établissements scolaires, (bonbref, le "quoi qu'il en coûte", ça n'a pas coûté bien cher en ce qui concerne les écoles, tu as compris l'idée),

notre sinistre, disais-je, alors que tout ça donc, il a rendu à l'Etat 600 millions d’euros de son budget dont il n’a pas trouvé l’usage en 2020 et 75 millions d’euros en 2021. (Tu veux que je répète? nan, c'est bon?) Il a trop de sous, le pôv, il ne sait pas quoi en faire. Sur le terrain, nous on a pas de sous, mais on a des idées, c'est con qu'il nous demande pas.

Pour le reste, je n'ai même plus le courage, après cette première journée de reprise, de commenter le fait que le sinistre annonce son protocole "nouveau"  (rien de changé ou presque, ou plutôt si, je résume: la situation s'aggrave, on allège le protocole. l.o.g.i.q.u.e) le dernier dimanche soir avant la reprise alors qu'il a eu toutes les vacances pour le faire, mais ça donne quand même une idée du mépris qu'il a pour nous.

Mais heureusement, je suis tranquille: les enfants cas contacts reviendront à l'école avec une attestation sur l'honneur de leurs parents qu'ils ont bien été testés négativement. Une attestation sur l'honneur des parents, tu dis? nan mais attends: ouf, il y là de quoi être parfaitement rassurée.


dimanche 2 janvier 2022

Bonne année.

Je crois que c'est le moment de se souhaiter l'année bonne, les amis, même si les circonstances font qu'on n'a pas ces derniers temps, vous comme moi je suppose, une envie folle de faire le tour de la pièce par le plafond, ni de faire les malins tous les jours. 

Je vous souhaite la concrétisation de votre rêve le plus fou. On a tous un rêve le plus fou qui n'a pas besoin d'être très foufou d'ailleurs: moi par exemple, puisque tu me demandes, mon rêve le plus fou, ce serait d'avoir une imprimante qui, quand je lui demande d'imprimer, imprime tout de suite et sans faire d'histoire. Tu vois. 

En plus de concrétiser votre rêve le plus fou, je vous souhaite de choisir de dire adieu aux cons, je me comprends, et puis aussi de retrouver le goût et l'odorat d'abord, et puis l'énergie, l'envie de vivre et le désir et le plaisir aussi, je souhaite qu'on vous donne l'envie, l'envie d'avoir envie et qu'on allume votre vie (ben quoi? je me suis un peu inspirée, j'ai bien le droit.)

Côté bonnes résolutions, j'avais l'intention de me mettre au régime après tous ces chocolats, mais c'est la saison de la galette qui débute, et ça serait dommage de commencer une diète maintenant, avouez. Et puis d'ailleurs, comme s'il ne m'avait pas assez persécutée en décembre avec sa bûche de noël, voilà que Cyril Lignac m'envoie désormais sa recette de gâteau des rois (je suis maudite), il va bien falloir tester, j'ai horreur de rester sur un échec.

Bonne année, mes amis! En 2022 tout ira mieux, si ça rime c'est qu'il y a un peu de vrai là-dedans.

(Déjà, les 1er mai, 8 mai et 25 décembre tomberont tous un dimanche cette année, si c'est pas un signe, ça, hein..)