Oooh le beau bouquet! m'extasie-je à chaque fois, et je ne devrais pas, parce qu'après c'est à moi qu'on veut absolument l'offrir, plutôt qu'à sa maman. J'ai dû manger des enfants dans une autre vie, je crois, pour qu'on me persécute comme ça, à vouloir m'offrir des tonnes de bouquets de feuilles mortes à chaque récré.
Les jours s'étirent et tout le monde attend les vacances, les petits à l'école n'en peuvent plus (mais plus), et je n'ai jamais vu autant de morves au nez que ces derniers temps, c'est bien simple, même les petites sections s'invectivent entre eux Va te moucher! J'ai moi-même un magnifique mal de gorge de derrière les fagots qui m'est descendu illico sur les bronches, je tousse depuis dix jours et j'ai perdu mes aigus (ce que je déteste le plusse dans la vie, avec les chats sans poil).
Le weekend dernier, Brisefer est venu aider son père à faire des travaux, et comme ces deux-là n'avaient pas, malgré leur minutieuse préparation et leurs innombrables coups de fil préalables, le matériel adéquat (ah ben c'est bien la peine d'acheter la prévoyance en triple épaisseur si c'est pour en arriver là, je dis), nous sommes partis en forêt ramasser des cèpes, deux pleins paniers s'il vous plaît. L'odeur des champignons qui cuisent dans ma cuisine étant une des choses que je déteste le plusse dans la vie (après perdre mes aigus et les chats sans poil), me vlà bien, donc.
Il y a bien deux ou trois de mes petits élèves qui ont essayé de prononcer le mot Noël dans la classe, le cri (rauque, hein) de bête que j'ai poussé les a dissuadés de recommencer avant longtemps, c'est sûr.
A part ça, je vieillis, non ne niez pas, la petite stagiaire de l'école à qui je disais que je ne savais bien utiliser mon ordi qu'avec une souris m'a répondu que Ah ben ma mère, c'est pareil.
Et côté lecture, j'ai lu avec plaisir de chouettes nouvelles d'Astrid Eliard, Les bourgeoises, que je recommande chaudement.
Pagranchoz, comme tu peux voir, donc.