Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

dimanche 25 juin 2023

Vrac, micmac et foutrac du dimanche soir de (on n'en peut plus de ce mois de) juin

Laissez-moi vous dire à quel point c'est compliqué de trouver un appart à Tours, il faut vraiment avoir envie de se débarrasser de sa fille, hein, pour rester dans la course et ne pas se décourager, entre les prix de folaïe pour treize mètres carrés dégueus avec la douche sur le palier, et les proprios qui croulent sous les demandes et ne daignent même pas répondre aux questions et demandes de visite.

Fais comme l'Ours-mon mari (non), plante des campanules le samedi dans le jardin, arrose-les, et puis oublie-tout, tonds ta pelouse et tes campanules en même temps le dimanche.

Hier j'ai vu un papillon entrer par la fenêtre de ma cuisine et je me suis dit que Oh, toi mon coco, il faut que je te fasse ressortir au plus vite, ou tu vas mal finir, et le temps que je me retourne, devinez quoi, il y avait la Mina-Bête féroce qui me regardait avec ses grands yeux innocents et deux ailes frémissantes de chaque côté des moustaches. (N'empêche, elle bouffe aussi les mouches, et plus vite que son ombre tu peux me croire, c'est pour ça que je la garde).

Un père d'élève m'a dit l'autre jour que notre petite école, on pouvait être fiers elle était aussi bien qu'une école privée. Euh. L'année prochaine au CP, il met sa fille dans le privé, va comprendre.
 
J'ai une petite cocotte qui est partie se dorer la pilule un peu en avance sur le calendrier scolaire et qui m'a offert en cadeau de départ un collier de nouilles peintes du plus bel effet. Au sourire en coin du père au moment où elle me l'a donné, j'ai compris que c'était genre Un prêté pour un rendu, et je ne lui en veux pas, (d'autant que les chocolats dans l'autre main faisaient contrepoids, j'ai estimé).

La sortie scolaire, c'est fait, les livrets d'éval c'est fait, les rendez-vous avec les parents de grande section, c'est (àpeupresque) fait, ne restent plus que quelques pots de fin d'année, le pestacle devant les parents et (horreur, malheur) la kermesse, et je rends mon tablier pour toujours, -ou presque. Allez, deux semaines et on n'en cause plus.

mercredi 14 juin 2023

Brèves d'école

En début d'année, des parents d'élève ont demandé à me rencontrer parce que leur enfant disait beaucoup de gros mots à la maison et que ça ne pouvait venir que de l'école. J'en ai parlé ici même parce que ça m'avait un peu interloquée: qu'est-ce que je pouvais bien y faire, hein? On n'insinuait pas que c'était moi qui les lui apprenais, mais j'avais l'impression (dites-moi si je vire parano) qu'on avait, en me demandant un rendez-vous rien que pour ça, un peu l'air de penser que j'y étais (peut-être)(un peu) pour quelque chose quand même (en ne lui lavant pas la bouche au savon à chaque fois?) Bref. Et puis l'autre jour, dans le couloir, le papa de cette même famille, excédé parce que son fils lui faisait une colère dans le couloir, qui s'en va en lâchant Je pars, tiens, tu m'emmerdes!

Dans la même veine, il vaut mieux désormais, même devant des petits de maternelle, éviter de finir une phrase par quoi (ou d'être juste dure de la feuille), sous peine d'entendre à la pelle fuser les coubeh. Soupir.

(Brève de la grande école): j'ai déposé mercredi matin ma Puceminus devant son lycée pour l'épreuve de philo*. Alors on ne s'emballe pas: la philo, c'est plus que c'était, la plupart des gamins s'en foutent pas mal, ils savent déjà qu'ils ont le bac et où ils iront l'an prochain, elle n'ouvre plus le bal des épreuves mais le clôture presque (ne reste plus que le grand oral), bref, la philo, hein, et le bac version Blanquer, merci jeanfilou. Mais tout de même, j'ai eu un pincement au coeur à l'idée que c'était la dernière fois que je déposais un de mes enfants devant un lycée plein de jeunes leur convoc à la main et un proviseur en cravate et bras de chemise au beau milieu de la route qui faisait la circulation (?) (je sais, j'ai promis de lui faire un bisou sur la bouche avant la fin de l'année, on a un long passif lui et moi, remember, six ans d'amour entre nous, mais c'était pas le moment et puis je ne voulais pas perturber Puceminus avant son épreuve, j'ai remis à plus tard).

* Le bonheur est-il affaire de raison? J'espère qu'elle avait autre chose à citer que l'ours Baloo.

            Nous, on y reufleuchira quand on aura cinq minutes.

dimanche 11 juin 2023

Du vrac, du micmac et du foutrac, mais mélangé

Bon je sais que j'ai fait encore traîner les choses avant de venir causer un peu par ici, mais c'est vraiment pas de ma faute: c'est le mois de juin qui m'empêche et me fait du mal, qu'il est pénible celui-là avec ses réunions, ses évals, ses commandes à faire, ses répartitions de classe, ses préparations de sortie de fin d'année (pitié), de kermesse (achevez-moi), de pestacle devant les parents (d'un seul coup!).
 
Et puis c'est la faute surtout du graaand méchant Parcoursup qui voulait notre peau et qui nous a bien fait faire le plein de stress. But all is well that ends well, Puceminus sera Tourangelle selon son souhait, à la rentrée prochaine. J'aurais préféré Nantaise ou Orléanaise comme sa soeur ou son frère, histoire de faire d'une pierre deux coups, genre j'allais en visiter un et tiens, je voyais l'autre aussi sur place, ça m'aurait pas mal simplifié la vie, mais bon, il était dit que je ratisserais sans relâche le quart Nord-Ouest de la France dans une triangulaire infernale. (Quand je pense que je voulais cinq enfants, doujézu.) Donc si je résume, on a soutenu cette année pour le permis, le bac, la recherche d'un petit boulot pour l'été et parcoursup, on a bien mérité notre médaille au mérite, je pense (ah ah, pas zencore me souffle-t-on dans l'oreillette: il va falloir encore trouver une chambre à Tours, faire quantité de démarches au crous à la caf chez l'assureur à la banque à la sécu chez edf et signer des baux des attestations des cautions) (oui, quand je pense que je voulais cinq enfants, hein.)
 
A part ça, l'Ours est rentré de sa rando pyrénéenne avec Brisefer, ravi mais avec de la crasse entre les orteils et des croutes séchées de coups de soleil sur les joues. Fort heureusement, après seulement une séance de natation à la piscine municipale de Chartrescityville, les croûtes avaient complètement disparu (et bon appétit).
 
A part ça encore, j'avais une envie folle d'aller au cinéma voir Wahou! de Bruno Podalydès mais les critiques et copine F. m'en ont dissuadée, et j'ai eu enfin le temps de commencer le dernier Vargas, Sur la dalle, les critiques sont mauvaises aussi mais moi j'aime bien, et yihah.
 
A part ça toujours, je suis bien contente d'être bientôt débarrassée de la classe que je supporte depuis septembre, des cris du mouvement du bruit et du manque d'intérêt pour tout tout le temps de certains de mes très/trop nombreux petits élèves. Si j'ai encore une classe comme celle-là l'an prochain je démissionne* et je me fais nonne à cornette, je ne serai pas plus malheureuse, pour te dire.
 
[* Un remplaçant qui intervenait sur l'école la semaine dernière me disait qu'il n'y avait pas une école, pas une école insistait-il, dans laquelle il soit passé ces dernières années où il n'ait entendu parler d'un prof qui s'était barré/reconverti ou qui soit sur le point de le faire. Moi même, quand je discute avec des collègues, jamais un qui ne me dise à quel point il en a marre d'être aussi mal traité, considéré, valorisé, payé, et qu'il réfléchit à la meilleure façon d'en finir avec ce métier au plus vite. Perso, les projets d'Edouard Philippe pour l'école me donnent juste envie de me pendre.
Et puis le bac. Ah, le bac: on voulait reconquérir le mois de juin pour les lycéens, mais c'est carrément juin et mai qu'il va falloir reconquérir, vu qu'une fois les épreuves de spé passées à la mi-avril, les profs de Terminale doivent composer avec la démobilisation et l'absentéisme des élèves. Et puis, on a beau l'avoir entendu dire, il faut l'avoir vécu pour le comprendre bien: quel sadisme, quel stress généré sur les élèves ces résultats Parcoursup échelonnés sur un mois, qui tombent au fur et à mesure au beau milieu des dernières épreuves du bac, la philo et le grand oral. Non vraiment, quelle réussite, ce bac Blanquer.
Et puis le reste: cette honte de pacte à la noix de coco (#nopactaran) qui voudrait faire croire que les enseignants vont être augmentés sans contrepartie et que s'ils refusent de signer le pacte c'est qu'ils ne sont pas si mal payés que ça, et que par ailleurs s'ils l'acceptent c'est bien la preuve qu'ils ne sont pas débordés de travail (le chausse-trappe parfait)  (tiens, même le Figaro (!) prend la défense des profs).]
 
Ce billet est dédié à mon ami G. qui vit des heures sombres et à qui je pense très fort. La vie est chienne, profitons d'elle tant que ce n'est pas sur nous qu'elle s'acharne.