Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

mardi 29 septembre 2020

Le plancher des vaches.

J'ai eu un peu de mal à revenir sur le plancher des vaches après un très chouette weekend un peu hors du temps dans les Ardennes profondes durant lequel en plus de manger comme vingt, de ne pas dormir beaucoup aah ça non, et de me geler le fond de fesses comme rarement, j'ai joué avec mes amis théâtreux dans une grange à foin, sur une remorque à tracteur aménagée en scène (je jure) devant une bonne centaine de spectateurs bien aimables [je dis bien aimables, parce que si je ne les voyais pas (du tout du tout: en plus d'être dans le noir, ils étaient masqués et enroulés dans des plaids)(je jure encore)(froid de gueux, vraiment) j'ai senti leur bienveillante attention pendant la représentation, comme une vraie professionnelle que je suis (et pour jouer dans l'odeur des taurillons sur une remorque à tracteur dans une grange à foin, il faut en être une, et une vraie (crois-moi)]. Bref, c'était bien sympa, et j'en ressors avec la conviction que je peux désormais tout faire: j'ai joué sur une remorque à tracteur, quoi, demandez-moi n'importe quoi, je vous le fais, allez.

parce que j'ai l'impression..

..que tu ne me crois qu'à moitié.

dimanche 20 septembre 2020

Vrac, micmac et foutrac du dimanche soir.

photo prise cet été à Carpentras, ville que j'ai trouvée assez moche,
(pardon les Carpentrassieuses et Carpentrassieux)
(vraie méchanceté gratuite) (j'aime ça, être mauvaise.)

Quand je pense que je me suis offusquée d'avoir eu, dès les tout premiers jours de rentrée, un cas de covid avéré dans ma classe (je peux le dire, maintenant) et aucune mesure d'isolement ni des autres élèves ni des deux enseignantes ni de l'atsem, aucune proposition de tester qui que ce soit et disons-le clairement aucune information sur rien (ce qui allait se passer, ce qui allait être décidé en haut lieu dans les plus brefs délais, imaginais-je) (rien de rien, et surtout pas ce qui était prévu dans le protocole, en tout cas) (r.i.e.n, sauf qu'il fallait se taire pour ne pas affoler tout le monde) (on a dû insister pour que soient prévenus quand même les parents d'élèves de la classe) (ce qui a été fait plus de quinze jours après l'isolement de l'enfant malade) (tu lis bien) (mais ce qui est bien, je vais te dire, c'est que quinze jours après, plus personne ne s'est inquiété, vu qu'on ne risquait plus rien)(pour cette fois) (hum),

quand je pense que je me suis offusquée de tout ça, disais-je, alors que notre ministre de la santé vient d'annoncer un assouplissement sanitaire (naaan?) dans les écoles, et qu'il pourra bien y avoir un cas de covid dans une classe, on ne la fermera pas pour si peu. Et dans ton cu-bitus, l'offusquation. Et puis du coup, les masques, hein. Les chirurgicaux, qu'on se paye sur nos propres deniers vu qu'on n'est pas encore bien sûrs que ceux qu'on nous a fournis nous protègent bien comme il faudrait. Bah les chir m'a dit une maman infirmière, ils sont pleins de produits toxiques et respirer là-dedans toute la journée points de suspension. (En attendant, depuis qu'elle m'a dit ça, j'ai des boutons tout autour de la bouche, c'est psychosomatique, vous croyez?)

J'envisage donc de porter mon masque-culotte qui ne me protège pas assez plusse mon masque chir par-dessus qui pue le produit chimique. En plus ça me tiendra chaud pour l'hiver, trop bien.

A part ça, je suis en train de lire Il est des hommes qui se perdront toujours de Rebecca Lighieri et ça me plaît é-nooor-mé-ment, j'ai vu un très bon film israëlien, Working woman, et au ciné (où je n'avais pas remis les pieds depuis, fouhlààà, je sais même plus) Antoinette dans les Cévennes, drôle et touchant du début à la fin, j'ai adoré, je suis allée avec copine F. à mon premier bric à brac post confinement, et j'ai fait des moules marinières/ frites de tonnerre et pas grand chose d'autre. La semaine qui arrive est chargée et bien pourrie, mais le weekend prochain je joue dans les Ardennes avec mes copains théâtreux, au milieu des vaches et sous la pluie paraît-il (j'emmène mes bottes) et ça, c'est yihaaah.

mercredi 16 septembre 2020

Brèves d'école (fraîchement édité)

Une cocotte, qui revient avec la mascotte de la classe après le weekend qu'elle a passé chez elle: 
Bon tu sais maîtresse, ça s'est tout bien passé, sauf que Loup a eu très mal aux oreilles parce que papa et maman ils se sont criés très très fort, mais après Loup il a plus eu mal aux oreilles parce que papa il est parti dormir chez tata Magali 
(l'autre version de *Je retourne chez ma mère!*).

Un père d'élève à son fils de quatre ans à l'heure de la sortie: Ah, tu boudes, tu pleures, tu fais une colère, tu n'es pas content que je sois venu te chercher après l'école parce que tu préfèrerais aller à la garderie comme tous les soirs, pauvre chéri?! bon ben je m'en vais et je reviendrai te chercher plus tard, mais tu pleureras pas quand je reviens, hein, d'accord?d'accord?
Variante: une maman à la maîtresse: vous savez vous, pourquoi elle pleure en me voyant? elle dit qu'elle veut que ce soit son papa qui vienne la chercher, je la connais elle ne voudra pas céder: vous croyez que je peux vous la laisser cinq minutes, le temps d'appeler le papa pour qu'il vienne?
(C'est moi ou on s'enfonce de plus en plus le cul dans les ronces?)


[Côté lecture, je viens de finir Yoga d'Emmanuel Carrère. Comme chaque fois avec lui, c'est une lecture qui exige qu'on s'y consacre entièrement, qu'on soit pleinement "dedans", d'autant qu'elle part un peu dans tous les sens, et qu'il y est question de méditation (sujet qui ne m'intéresse pas beaucoup, à priori) à laquelle Carrère relie tout, son stage de yoga intensif du début du livre mais aussi sa dépression sévère et son internement en psychiatrie, les attaques contre Charlie Hebdo, son séjour sur l'île de Leros pour travailler à des ateliers d'écriture avec des migrants, sa (très belle) furtive et secrète histoire d'amour, sa bipolarité, son lent retour vers la vie.
Comme les troubles bipolaires dont il parle, comme le yin et le yang dont il parle aussi, je me suis à la fois un peu ennuyée (au début surtout: les différentes pratiques du yoga, la respiration, Alex et Alain Térieur, j'inspire j'expire et quel effet ça fait sur mes narines, ah oui, bof), et ça m'a plu beaucoup, selon les pages. Et puis son écriture a quelque chose de poétique, au delà du fait qu'il (ré)cite un certain nombre de poèmes, et quand à la fin du livre il dit qu'il ne lit presque plus que de la poésie, on se dit Ah oui.
On a l'impression de bien connaître Carrère et de le découvrir à chaque fois. Il nous insupporte souvent, avec son je mon ego ma vie mon oeuvre et moi même, mais il le sait il en parle il en souffre, on ne peut pas lui en vouloir.
Et pour finir, je suis toujours aussi surprise quand les livres se mêlent de façon si nette à la (ma) vie, ici d'apprendre que Carrère tremblait, enfant, en écoutant l'histoire de La chèvre de Monsieur Seguin racontée par Fernandel chez le Petit Menestrel au point de s'en souvenir encore, de la même façon que je tremble encore en lisant ces mots page 198 " Et au matainnng, le loup la mannngea".]

Edit (eh dites!): comme je ne dors plus la nuit depuis que je me suis souvenue de la chèvre de M. Seguin (pauvre de moi), j'ai fait ma petite enquête, et il s'avère que, comme il se trouve que je suis (beaaaucoup) plus jeune qu'Emmanuel Carrère, j'ai eu droit, non pas à la version de Fernandel, qu'en fin de compte je crois n'avoir jamais entendue, mais à celle de Galabru (qui ne peut qu'être encore pire encore, vous pensez bien).

dimanche 13 septembre 2020

Vrac micmac et foutrac du dimanche soir

Si on avait encore un doute, la première question du médecin scolaire en cas de covid déclaré dans une classe, c'est "quel type de masque portait l'enseignant? si c'est un masque en tissu, il doit être placé à l'isolement, il est cas contact. L'atsem portait un chir? ok, elle c'est bon, elle était protégée, elle peut continuer à rester dans la classe". Euh. wait.a.minute.pliize. On porte ce qui nous a été fourni par notre employeur. Jamais on ne douterait qu'il donne le meilleur à ses agents quand il s'agit de leur protection. Jamais on n'imaginerait qu'il veuille faire des économies de peau de saucisson sur le dos de leur sécurité. Ça ne serait pas du tout son genre. (Alors oui, j'ai remis mes chirurgicaux dare dare, fini de rigoler. Tant pis s'ils puent et grattent le nez, hein, je préfère ça aux masques-culottes, tout compte fait.) 

Pour le reste, je n'ai aucunement confiance en la façon dont on gère les cas de covid avérés dans les écoles (chuuuut chuuuut) et quand on me dit de ne pas m'inquiéter, pardon, mais avec votre permission je m'inquiète quand même, quand on sait ce qu'on sait, quand on voit ce qu'on voit, on a raison de penser ce qu'on pense, (crois-moi).

Bref, heureusement que j'ai pu penser à autre chose ce weekend avec Emmanuel Carrère et son Yoga (je suis un peu mitigée pour le moment, j'en cause dès qu'il est fini), avec un dîner entre amis sur la terrasse, avec dix kilos de pommes ratatinées et véreuses (mais bios, hein) de mon pommier que j'ai décortiquées minutieusement (pour en tirer un petit verre de compote) (et l'impression d'avoir un chouïa perdu mon temps), avec du farniente (niente di niente) sur l'herbe, et avec un film magnifique, Adam, de la marocaine Maryam Touzani.

mercredi 9 septembre 2020

Le mercredi.

le mercredi je change mes draps et  je dormirai bien cette nuit

le mercredi souvent je vais papothéer en ville avec quelqu'un que j'aime

le mercredi c'est une journée volée en plein milieu de la semaine

le mercredi c'est la journée des enfants, mais plus pour moi, et j'aime me rappeler les mercredis courses/ taxis/devoirs de jadis pour mieux apprécier encore le goût des mercredis d'aujourd'hui

le mercredi je prends mon temps, le mercredi je dis oui, le mercredi je rêve, le mercredi j'attends, le mercredi j'ai envie.

mardi 8 septembre 2020

En passant.

Alors il semblerait qu'il faille être prof pour bien porter le masque-culotte.

Et sinon, le lycée ça creuse, si j'en crois le goûter de Puceminus quand elle en rentre: glace au choc' et pâté de foie (oui, dans cet ordre).

dimanche 6 septembre 2020

Vrac micmac et foutrac du dimanche soir.

[Première fois que ça m'arrive en plus de quatorze ans de blog: mon billet tout entier, looong comme un jour sans fromage, qui s'efface, complètement, définitivement, d'un seul coup d'un seul, au moment où je l'enregistre. Booon. Je recommence, hein, mais c'est marre, un peu.]

J'ai une classe bien mignonne cette année, et des petits élèves choupinous et calmes vingtdiou, à tel point qu'on entend parfaitement bien les deux petits de la classe d'à côté qui hurlent touteu.la.journée (sans exagérer), la palme d'or au petit qui, de colère, s'allonge par terre en braillant, et qu'il est strictement impossible de relever (on est plusieurs à avoir essayé). Au cours de la journée, on le trouve donc allongé dans le couloir, allongé dans la cour, allongé dans les toilettes. C'est un concept, hein.
Tous les ans j'ai dans ma classe une perle d'enfant, mais cette année j'ai une perle nacrée, une singulière (toute) petite cocotte qui cause comme le dictionnaire mais en mieux, et touchante et drôle avec ça, chaque matin d'école je me lève comme un ressort (presque) à l'idée de ce qu'elle va me raconter.
J'ai aussi une petite élève qui s'appelle comme Mina-bête-féroce à une lettre près, j'avoue que c'est compliqué pour moi. Mais bon: l'an dernier j'avais une cocotte qui s'appelait comme Minimignonne, et qui m'a répété toute l'année ad libitum à chaque fois que je lui disais quelque chose que J'fais c'que j'veeeeeux! et c'était dur aussi. (Ma vie est parsemée d'épines de rose).

A part ça, j'arrête de me plaindre au sujet des masques, parce que figure-toi qu'on en a reçu six par tête de pipe, lavables et doux comme de la peau de petite culotte, qui ne piquent pas le nez comme les chirurgicaux. Si on en croit la notice, il faut les laver à 60° minimum et ne suuuuurtout pas petite malheureuse les laisser sécher à l'air libre, mais au sèche-linge ou au sèche-cheveux. Je veux bien faire tout ça, mais primo ça sera un peu de ma bonne conscience écolo qui s'envole et deuzio j'aurai moins de temps pour préparer ma classe, il faut le savoir.

Puisqu'on est dans les bonnes nouvelles, un remplaçant à qui je disais que j'avais travaillé il y a 23 ans dans l'école dont il me parlait m'a rétorqué tout ce qu'il y a de plus spontané je t'assure, que Ben ça dis donc je ne faisais pas mon âge. Comme nous étions tous les deux masqués, je suis heureuse de t'annoncer qu'indéniablement je fais jeune des yeux, et tu m'en vois ravie.

Puceminus ma toute petite a fait sa rentrée en Première, donc, et n'a pas le prof de français qu'eut sa soeur en son temps, et la famille toute entière a poussé un soupir de soulagement tel qu'il a fait le bruit du mur du son quand il pète (au moins). Elle a en revanche un prof de maths qui donne ses contrôles en anglais comme si on avait besoin de ça non mais sans blague, et le (trèstrès) très beau prof d'histoire de l'an dernier, celui qui met tout le monde d'accord et surtout sa mère (celle de Puceminus, je veux dire) qui aime de façon notoire les belles choses. 

n'est-ce pas?

Tout se présente plutôt bien donc, et ça sera parfait si la participation de ma petite troupe de la mort à un festival de théâtre dans les Ardennes à la fin du mois n'est pas annulée au dernier moment pour cause de tu sais quoi qui a déjà causé l'annulation d'une représentation et tout un weekend en Bretagne en mai dernier que je ne lui ai toujours pas pardonné. (On fait les répètes tout en distanciation sociale et masque sur la goule, ça aussi c'est un sacré concept.)