Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

dimanche 29 juillet 2018

Y a personne?

Mes zamis, j'avais envie de passer vous dire bonjour, mais je vois bien qu'il y a personne.
Dommage, j'avais trois quatre trucs à  raconter, comme les jolies vacances que j'ai passées sur la Costa brava, à arpenter les chemins caillouteux et pentus en plein cagnard pour trouver the petite crique qui se mérite (on ne change pas un mari qui gagne), où il n'y a pas grand monde et en tout cas personne qui soit descendu par le chemin (les petits joueurs avec un bateau), où donc tu peux étaler trois serviettes côte côte (mission impossible sur une plage à accés facile), et te baigner dans une eau plus chaude que celle de ma baignoire, et turquoise et limpide avec ça (c'est tout).
Ah, et j'ai tellement aimé les trois musées du fameux 'triangle Dali' (Figueres, Pubol et Portlliga) qu'à un moment sur la route du retour, je voyais ses moustaches, au Salvatore, un peu partout, (même aux endroits que j'aurais jamais cru)

Tu les vois, toi aussi?

Côté lectures, de (bonnes) idées pour celzéceux qui en cherchent:

La vie princière de Marc Pautrel, qui raconte une rencontre amoureuse sur cinq jours, vouée à n'avoir pas de suite. Je voudrais juste dire à l'auteur, sachant que l'objet de son amour lit ses livres,- il le sait elle le lui a dit -il y a quand même de grandes chances qu'elle se jette dans ses bras auprès s'être reconnue dans cette si belle description. Ou alors elle est folle. A moins qu'elle n'existe que dans son imagination et que tout cela ne soit que roman.

Tous les matins du monde (jamais vu le film, tu le crois, ça?)  de Pascal Quignard dont je n'avais jamais rien lu (tu le crois, ça?) Poétique et lent à souhait, très beau.


Le lambeau de Philippe Lançon, lecture très éprouvante. Il y est question, face à l'enfer d'une situation, -l'attentat à Charlie hebdo, une blessure de guerre au visage, un séjour prolongé à l'hôpital, la souffrance-, de fuite par la pensée à travers des souvenirs littéraires, musicaux, picturaux, qui apaisent et consolent et soutiennent.

Il y est question aussi de reconstruction - d'un visage, d'une vie-, d'amour - l'amour d'un père, d'une mère, d'un frère, des amis, d'une femme -, de peur, de cauchemars, de mort, mais aussi de souvenirs de la vie d'avant et, entre les lignes, d'espoir pour la vie d'après.

[Et stupéfaction de lire au détour de l'histoire que les cousins pyrénéens de ses parents dont parle brièvement l'auteur sont des personnes qu'ont très bien connues les parents et grand- parents de l'Ours. (Leur fils, des années plus tard, a fait visiter sa cave d'affinage et donné à goûter à mon Brisefer qui n'allait pas encore à la petite école son premier morceau de Bethmale, ce qui n'a pas été sans conséquence sur le reste de sa vie (il y en a qui comprendront). #c'estdinguecommelemondeestpetit].


Qui a tué mon père? d'Édouard Louis. Je livre tel quel le point de vue de Bellzouzou l'aïeule, qui devait être bien remontée après avoir lu le livre si j'en crois le post-it rageur qu'elle a laissé dedans avant de me filer le bouquin: "Livre d'une parfaite mauvaise foi et haineux. Accuser les politiques de tous ses propres malheurs, comme s'il y avait un déterminisme social inéluctable  et qu'on ne puisse intervenir sur son propre destin est lâche et petit. J'ai détesté ce livre." Je ne partage pas vraiment son avis, je suis assez d'accord avec l'auteur quand il dit que les personnes qui «font de la politique» sont celles qui sont les moins impactées par les décisions politiques. Et puis j'y ai surtout lu une déclaration  -alambiquée- d'amour à son père.


Et pour finir, des nouvelles de la Bête Féroce. Elle va très mal. L'âge aidant, ça se confirme, elle fait de la dépression nerveuse chaque fois qu'on la laisse aux aïeux Zouzou pendant nos vacances et se laisse mourir de faim (presque). On la récupère toute gringalette et en manque flagrant d'affection. Quand on sait avec quels soin et dévouement les aïeux s'occupent d'elle on mesure son ingratitude. Et puis elle nous ferait un peu de chantage au suicide pour pas qu'on parte en vacances que ça ne m'étonnerait pas.

lundi 9 juillet 2018

(Bonnes) vacances

Un jour, peut-être, je te raconterai l'histoire du mois de juin le plus rempli et le plus fatigant du monde, tellement fatigant que tu n'arrives pas à dormir la nuit tellement tu es crevée -et tellement il fait chaud aussi, peut-être.
Mais là c'est juillet, c'est vacances et c'est pas plus mal.
Je vais enfin pouvoir faire un sort à la pile de livres qui me fait de l'oeil depuis des semaines


ranger ma maison pour y accueillir les Catalans chez qui nous irons (mettre le bordel) pendant ce temps,
et bronzer de façon uniforme (j'ai le bronzage agricole, j'ai l'air fin)
Je n'ai pas d'autre objectif pour les jours à venir, je te jure.
Bon été à toutezétous, profitez (donc!)!

dimanche 1 juillet 2018

La désenchantée (sur un air connu).

On m'a demandé en com' des nouvelles de ma pièce. Elle va bien, elle te remercie, elle est finie jusqu'aux prochaines dates, (en septembre). Fin septembre donc, officiellement, on avisera, il y en a qui veulent arrêter, d'autres qui veulent poursuivre, ce ne sont pas toujours les mêmes selon qu'il y a trois chats, quarante moutons et quel est l'âge du capitaine. Mais on a été superbienheureux de jouer, on a été fort bien reçus partout, on a vu du pays, on a rencontré de chouettes personnes, alors Madame Irma te fait dire qu'il est fort probable qu'on continue.

Et puis on a eu des surprises, des publics très différents qui ne rigolaient pas toujours aux mêmes moments de la pièce, et même à des moments très inattendus, par exemple le seul moment un peu sérieux, poétique en tout cas, de la pièce qui a fait hurler de rire le premier soir, et plus jamais ensuite. Le premier soir, c'était nos amis proches et familles, je n'en dirai pas plus, par égard pour eux, les autres fois, on ne connaissait personne de chez personne. Même si on a eu, là aussi, parfois des surprises:

A un moment de la pièce, je dois faire mon aguicheuse (= rouler des hanches et sortir les tétés) et dire "je cherche un partenaire plutôt beau, pas ringard, un peu Gary Cooper, en moins mort, en moins star, un mec qui ait du blé(...) si tu vois ce que je veux dire *
à ce moment-là, je suis un peu obligée de chercher un partenaire éventuel parmi les gens dans l'auditoire, donc
(apparté: en général, sauf quand j'y suis absolument contrainte, je m'abstiens formellement de regarder le public, je regarde au-dessus des têtes, on m'a appris à faire comme ça quand j'étais (plus)jeune, le quatrième mur il existe bel et bien et je suis toujours surprise quand mes camarades de jeu me disent après coup - Tu as vu la tête du gars au premier rang quand j'ai dit(..) - nan, j'ai pas vu, je ne regarde pas, tu sais bien
d'ailleurs, en général, on ne voit pas grand chose avec les projecteurs dans les cils, et ça m'arrange bien de ne regarder personne en particulier quand je fais mon aguicheuse, tu vois.)

Mais un jour, on jouait en plein air et en plein jour, dans un jardin, (à 40 km au nord du département, chez un particulier qui avait invité ses amis pour l'occasion, nous ne connaissions personne, j'insiste), c'était le soleil qu'on avait dans les cils, mais on y voyait parfaitement (comme en plein jour, à vrai dire) tout le monde, du premier au dernier rang.
Quand j'ai dû dire ma fameuse réplique, donc, j'ai balayé le public du regard, j'étais assez mal à l'aise pour tout vous dire, quand tout à coup, mon regard s'est posé sur un gars très très beau, le sourire jusqu'aux oreilles, qui quand j'ai dit si tu vois ce que je veux dire, m'a fait de grands signes affirmatifs de la tête.
Tiens, je me suis dit, il y a un gars au fond à gauche qui est particulièrement beau et sympathique et qui a fait de ce moment un peu gênant (n'est-ce pas?) un moment agréable et peut-être plus si affinités, quand ce sera l'heure de saluer, je regarderai encore de ce côté-là (tu penses).

Au moment du salut final, j'ai vu que ce gars, c'était l'archi qui a construit ma maison et que je connais depuis quinze ans.

*L'indémodable (hum) Patti Layne.