Mes amis, ça ne va pas prendre goût de tinette, je ne vais pas m'éterniser: je suis crevée par cette fin d'année, les multiples injonctions sanitaires, les différentes rentrées scolaires organisées depuis le déconfinement; celle du 11 mai avec les effectifs à 10 et le protocole strict, celle du 22 juin avec le protocole allégé (plus que huit lavages quotidiens de mains à minima seulement) et toute la classe réunie comme en 40 avec les petits qui pleurent comme un 1er septembre après trois mois sans école mais qui ne pleureront plus après deux semaines et c'est chouette parce qu'à ce moment-là ils seront en vacances pour deux mois (si ça valait pas la peine de les renvoyer à l'école pour les réhabituer, hein, dis-moi un peu?), les changements d'organisation, les déménagements de meubles et de tables. Et tout ça parce que c'était pédagogiquement important de le faire, on nous a dit.
[et si tu veux t'horrifier de comment notre sinistre démantèle joyeusement l'école de la République, lis cet article long mais nécessaire.]
[et si tu veux t'horrifier de comment notre sinistre démantèle joyeusement l'école de la République, lis cet article long mais nécessaire.]
A côté de ça, (vous allez dire que je fais une fixette là-dessus, mais qu'est-ce que ça peut m'horripiler, le deux poids deux mesures) ma médiathèque est toujours un bunker intégralement plexiglassé dans lequel tu pénètres au compte-goutte sous l'oeil vigilant d'un bibliothécaire ganté et visiérisé par-dessus son masque dont le travail consiste (seulement) à vérifier que tu te fous bien ton masque sur la goule et ta noisette de gel désinfectant sur les doigts en entrant (Et qui n'est préposé qu'à ça. Je jure. Il est à la porte et il guette), les livres en transit, potentiellement covidés, sont entreposés dans de grosses caisses dans le hall, il règne un silence de mort (15 personnes par salle), c'est l'ambiance feutrée parfum fin du monde.
Figurez-vous aussi que les facs, après les examens de fin d'année, font également leur recrutement en visioconfe, C'est vrai que ça serait trop dangereux de le faire en présentiel, hein, un jury et un candidat à trois mètres de distance les uns des autres, vous n'y pensez pas, quel danger mortel ce serait, quelle prise de risque, fouhlàà-haltelà!
Minimignonne pourrait vous en causer mieux que moi, qui était convoquée pour un entretien d'entrée en master à partir de 13 H l'autre jour, et a attendu, attendu, attendu devant son ordi jusqu'à 20 H (tu lis bien), faisant pipi dans une bouteille (presque) pour ne pas rater le début de l'entretien, vérifiant sa connexion (pas de souci), envoyant régulièrement des mails pour demander ce qui se passait (pas de réponse), pour finir par quitter son poste, après sept heures stressantes (on imagine bien) d'attente infructueuse. Quel mépris pour nos jeunes. (Liliane, fais les valises, on s'en va.)
Heureusement j'ai passé l'aspirateur de fond en comble dans ma maison, câliné mes minettes féroces et bu un verre avec des amis jusqu'à pas d'heure samedi soir, tout cela constituant mon petit antidépresseur naturel à moi. Je devrais tenir bon encore une semaine, allez. Surtout avec les trèèès nombreux petits mots d'amour que vous ne manquerez pas de me laisser en com' 'pour m'empêcher de sombrer.
Ne voyez-là aucun chantage affectif, c'est pas du tout mon genre.
Minimignonne pourrait vous en causer mieux que moi, qui était convoquée pour un entretien d'entrée en master à partir de 13 H l'autre jour, et a attendu, attendu, attendu devant son ordi jusqu'à 20 H (tu lis bien), faisant pipi dans une bouteille (presque) pour ne pas rater le début de l'entretien, vérifiant sa connexion (pas de souci), envoyant régulièrement des mails pour demander ce qui se passait (pas de réponse), pour finir par quitter son poste, après sept heures stressantes (on imagine bien) d'attente infructueuse. Quel mépris pour nos jeunes. (Liliane, fais les valises, on s'en va.)
Heureusement j'ai passé l'aspirateur de fond en comble dans ma maison, câliné mes minettes féroces et bu un verre avec des amis jusqu'à pas d'heure samedi soir, tout cela constituant mon petit antidépresseur naturel à moi. Je devrais tenir bon encore une semaine, allez. Surtout avec les trèèès nombreux petits mots d'amour que vous ne manquerez pas de me laisser en com' 'pour m'empêcher de sombrer.
Ne voyez-là aucun chantage affectif, c'est pas du tout mon genre.