Vous chais pas, mais perso depuis hier, le Père Noël a beaucoup baissé dans mon estime.
Primeau, il sonne aux portes des écoles. Oui, c'est nouveau, il ne se débrouille plus pour entrer comme il peut par la cheminée sans salir son manteau ni se coincer la bedaine, nan: il sonne et il attend qu'on lui ouvre, la grosse flemmasse.
Segondeau, il n'a plus de traîneau, mais un vieux chariot de cantine qu'on a dû aller lui dégotter de derrière les fagots, sinon il venait les mains dans les poches, le vieux radasse.
Tercieau, a un bonnet qui refoule du grelot et un costume que les mites à la diète elles z'en veulent pas, même contre de l'argent.
Quattreau, il a même pas de bottes et ça, c'est peut-être le plus grave.
Cinqueau, on ne sait pas ce qu'il cache derrière ses Ray*Ban, mais on ne veut surtout pas le savoir, oooooh ça non merci. Toujours est-il qu'avec ses verres fumés, il ne peut plus lire le nom des gosses sur les étiquettes, il faut le faire pour lui, en lisant tout bas par-dessus son épaule, l'air de rien, et ça fait mauvais genre, je trouve.
Sixteau, ne me demandez pas pourquoi, mais il fait peur aux gosses.
(ne me demandez pas pourquoi parce que vous savez pourquoi, hein.)
Et je ne vous parle même pas de sa barbe, hein.
Le Père Noël file un mauvais coton, c'est sûr.
(ça se passe dans une école maternelle, en France, en 2006)
Quand je pense que mon pépé à moi, à la maison de retraite du sapin fleuri, il fait le Père Noël pour de faux pour tous les arrière-arrière petits-enfants de ses meilleures copines, je me dis qu'il ferait aussi bien l'affaire que le vrai, pas vrai?