La semaine terrible, si tu veux savoir, elle débute dès le week-end précédent, avec une magnifique allergie à on ne sait quoi et sortie d'on ne sait où, qui te fait rougir et gonfler les paupières jusqu'à disparition complète des yeux (presque). Ça tombe bien, tu joues le samedi soir avec ta troupe de joyeux théâtreux sur la scène d'une petite ville du coin, avec tes yeux de grenouille tu es belle comme un soleil. Pas besoin d'être Tonton tu sais qui pour analyser que tu somatises à mort parce que cette semaine terrible, tu n'as pas du tout (du tout) envie de l'avoir (de la voir).
Tu te lèves le lundi matin avec les yeux beaucoup moins gonflés mais toujours rouges qu'on dirait que ça fait trois jours que tu pleures, et l'idée que ce qu'il faut absolument, c'est qu'elle passe le plus vite possible. Mais vraiment. Vite, qu'on en finisse.
La semaine terrible, elle commence sur les chapeaux de roue, avec la première épreuve de spé du bac de Puceminus ET une visite d'auto-évaluation d'école*, et roulez jeunesse (je préfère ne pas en parler) (l'oeil de Moscou) ET avec l'arrivée d'un nouvel élève en petite section, j'ai prié pour ce que ce ne soit pas un crieur merci bien, il est pas crieur c'est toujours ça de pris, il est Mexicain. Bravo la semaine terrible, on n'en attendait pas moins de toi.
La semaine terrible, elle continue le mardi avec le bac de Puceminus, encore lui. Bon, au moins, le mardi soir on est débarrassé des trois choses les plusse pénichiantes de la semaine terrible, mais c'est pas fini quand même, allez.
La semaine terrible, elle continue avec un rendez-vous chez le dentiste mercredi et une grève-manif le jeudi, ouais la semaine terrible elle est pas là pour rigoler, je te rappelle.
La semaine terrible, elle se termine par un joli petit conseil d'école de derrière les fagots le vendredi soir tu m'en diras des nouvelles.
Note que pour faire bonne figure, la semaine terrible est saupoudrée de tension sociale, encore un peu plus que d'habitude si c'est possible, donc le samedi c'est deuxième manif de la semaine et hoplà, et que pour faire bonne bouche, le bac étant passé on peut désormais se consacrer entièrement aux lettres de motive sur Parcoursup, plus joyeuse occupation ça se peut pas (crois-moi).
J'avoue: la semaine est d'autant plus terrible à endurer que ta copine chérie est pendant cette semaine-là, comme par hasard hein, en voyage de noce avec son mari tout neuf à l'autre bout du monde, sous les tropiques, et qu'elle envoie des photos d'eux détendus de la tong sirotant des daïquiris fraise sur des transats avec la plage en arrière plan. Tu lis bien. Je ne suis pas jalouse mais je pourrais très bien, notez.
Mais bon, tu vois: l'avantage d'une semaine terrible c'est qu'en principe, à la fin de la semaine, elle est finie, hein. La semaine, comme la terribilitude. Et que tu n'en apprécies que plus, si c'est possible, ton weekend, à recevoir Brisefer, Minimignonne et deux de leurs amis, et aussi, oh surprise! Minipuce-la-Nantaise, qui passait dans le coin, en guest star de dernière minute.
* ENCORE une belle connerie du sinistre Blanquer, si tu veux savoir. Encore lui? encore lui. Son pouvoir de nuisance est insondable.