La minute mauvaise, longue comme un jour sans fromage, mais nécessaire -si c'est pas pitié, avec ce beau temps, de devoir causer de choses pareilles:
Macron souhaite payer les profs au mérite (qu'on m'explique comment on évaluera ce mérite, d'abord) au prétexte que certains n'auraient pas joué le jeu pendant le confinement.
Alors mon petit monsieur, je vais être claire: lors du confinement de 2020, la seule démissionnaire, c'est Madame l'Education Nationale herself en personne. Personne n'a aidé les profs, entendons-nous bien: Blanquer avait beau répéter à l'envi dans les médias que nous étions prêts, (hahaha), il n'y avait r.i.e.n de prêt en réalité, pas une interface de visio, pas un support pédagogique, et aucune aide en matériel (utilisation des ordis et connections internets privés et des téléphones persos). Il n'y avait rien, rien de rien, ni tout de suite, ni après. Je passe sur l'absence de masques adaptés, sur les autotests reçus très tard (pour ma part, fin janvier 2022, en même temps que les masques chirurgicaux ou FFP2 -de chantier, importables) sur la non priorité de vaccination (aucune mesure de protection, pour tout dire), j'arrête là, j'en ai suffisamment causé ici. L'administration n'a rien fait d'autre que de demander aux profs de se démerder. Ce qu'ils ont fait.
Déclarer que Certains n'ont pas joué le jeu, c'est dégueulasse pour toutes ces raisons, et aussi parce que c'est monter les uns contre les autres de façon malhonnête, parce que c'est humiliant, parce que c'est infantilisant (on va punir les mauvais profs et récompenser les bons, na!) et parce que c'est profondément injuste.
Mais ce n'est pas tout. Macron envisage un pacte nouveau pour les enseignants stigmatisant leurs trop nombreuses absences et vacances (il va falloir les réduire, les profs devront se former sur ce temps-là), remettant en question leur temps de travail (il faut un suivi plus individualisé des élèves, augmenter le temps de présence des flemmasses dans leurs établissements), marquant sa volonté de publier publiquement les résultats des établissements et de les mettre en concurrence. On voudrait privatiser l'école et managériser l'enseignement qu'on ne s'y prendrait pas autrement . Article de Libé ici.
Avec toi de tout cœur
RépondreSupprimerQue va devenir l'école demain ?
J'étais à faire une dictée hier soir avec une jeune fille qui a eu des cours de grammaire à bac+3 pour préparer les CV. On marche sur la tête
Bon courage
Bravo bravo bravo Bellzouzou, c'est tellement tellement ça, merci d'y mettre les bons mots.
RépondreSupprimerJe suis "isolée" cette semaine (devine donc pourquoi...), et bien il n'y a pas eu de remplaçant de TOUTE la semaine pour mes élèves. Hiérarchie grande gueule mais démissionnaire, ça, c'est sûr... (et du coup j'ai quand même envoyé quelques fiches de révisions à faire à la maison aux familles inquiètes de ne pas avoir classe pdt toute la semaine)(des fois que ça joue sur leur obtention du bac)(j'ai des CP, je rappelle)
Mais à part ça, on fout rien, même en arrêt maladie.
Chuis vénèèère en ce moment, pourtant il ne faut pas, c'est pas bon pour ma tension !!!
je sais déjà pour qui je ne voterai pas, de toute façon!
RépondreSupprimeraaaaah, pareil, je ne sais pas encore pour qui je vais voter, mais je sais parfaitement bien pour qui je ne voterai pas (et ils sont un bon paquet). Misère.
SupprimerJ'ai été tellement écœurée que je n'ai même pas réussi à écrire quelque chose. Merci!
RépondreSupprimerDéjà que la prétendue "aide individualisée" à 36, les profs ont du mal. Alors s'il faut suivre de plus près les jeunes et les orienter à la place des conseillers d'orientation disparus, je me demande bien comment on va faire. Ah oui, on va avoir des formations, c'est vrai. Comme mes collègues de seconde, qui ont droit la semaine prochaine à un séminaire sur l'orientation et le choix des spécialités, alors que la réforme a été mise en place il y a trois ans.
RépondreSupprimerMoi, ce que j'ai retenu du programme, c'est l'idée du chamboule-tout. Ca veut bien dire ce que ça veut dire: on met tout par terre, on casse. Mais qui reconstruira?
Mon compagnon qui est remplaçant prof d'histoire-geo depuis peu (1 ans) mais frôle déjà le burn-out et bosse non-stop, me dit que sur 4 établissements, il n'a vu aucun flemmard. Et pourtant il ne fait pas dans le gnangnan. Par contre, l'éducation nationale démontre tous les jours son délabrement catastrophique... Son seul réconfort, c'est le soutien et l'entraide entre profs... Alors, courage !
RépondreSupprimerBon dimanche au soleil