Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

mercredi 17 avril 2019

Râlages.

J'ai été, comme un peu tout le monde, très attristée de voir brûler notre Dame de Paris.
Néanmoins-premièrement, en bonne Chartraine que je suis, ma première pensée a été, (je le jure): Heu-reu-se-ment que ça n'est pas notre Dame de Chartres qui brûle!. 
Néanmoins-également, l'émotion passée, les promesses de financement et la certitude qu'elle serait reconstruite aussi, je suis encore plus choquée qu'on consacre autant de temps à parler de ça plutôt que du reste et qu'on lui octroie si facilement autant d'argent.
Et néanmoins-finalement, je rejoins le gars qui disait l'autre jour je ne sais plus où quelque chose comme merci de faire autant pour Notre Dame de Paris, mais Victor Hugo apprécierait que vous n'oubliiez pas Les Misérables.

Je continue un peu, avec ce qui me met hors de moi: les réformes Blanquer.
Les profs sont mal payés, je le sais a-t-il dit. Je vais donc arranger un peu leurs affaires, les pauvres (il cause des profs du second degré, hein, parce que ceux du premier le sont encore plus, pauvres), je vais leur octroyer gentiment une deuxième HSA (Heure Sup Obligatoire. Les profs en ont actuellement une, c'est-à-dire que si le chef d'établissement estime qu'il est nécessaire pour le bon fonctionnement de l'établissement que le prof fasse cette heure sup, celui-ci ne peut pas la refuser.)
Faire croire qu'on "donne" généreusement une heure (de salaire) de plus aux profs, alors qu'en réalité, c'est seulement un moyen super simple de faire des économies en supprimant des postes, je trouve ça répugnant. Dans un établissement où le nombre d'heures des (quatre) profs (pour une même matière) correspond au nombre d'heures des élèves, avec les deux heures sup obligatoires, trois profs feront vingt heures devant les élèves, ce qui dégagera six heures pour le quatrième prof à qui on demandera par conséquent d'aller les faire ailleurs où on aura besoin de lui.
Dans certains lycées, avec deux heures sup imposées, une équipe de sept profs peut absorber un poste complet dans la matière et le dernier arrivé s'en va. Et c'est ça l'objectif. Des heures sup pour le bien des profs?, laissez-moi m'étrangler.

14 commentaires:

  1. maman chérie et adorée17 avril 2019 à 20:39

    Pendant un temps je disais que les gens marchaient sur la tête.... en fait, je pense que les gens n'ont même plus de tête!

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  2. Je m'étrangle avec toi moi aussi, et depuis un petit moment...
    Mais ça, ce n'est pas près d'apparaître dans les médias "grand public".

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    1. (C'était Mimi, mais le système d'identification merdouille ce soir !!!)

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  3. Deux heures sup, plus d'élèves par classe, moins d'heure par eleve, c'est beaucoup d'économies. Par contre qu'un seul enseignant doive corriger de ce fait beaucoup plus de copies, s'intéresser à plus d'élèves, ça ne choque personne. Avant, environ 90 a 110 eleves (3 classes de 32 pour les plus chanceux) pour un prof de français , l'an prochain 175 (5 classes à 35). Mais deux heures sup (payées moins cher qu'une heure classique !).
    Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'on est sous payé, surtout en lycée mais ces conditions de travail, ce mépris pour le travail même (comme si ces deux heures supplémentaires se faisaient sans fatigue).
    Je ne parle même pas des enseignants du premier degré, à peine considérés comme des profs, qui voient leurs heures changées au gré du vent... , à qui on demande d'accueillir tout le monde mais à qui on enlève toutes les aides possibles.
    J'ai l'impression que de plus en plus d'enseignants vont mal, et pourtant, ils sont tout le temps en vacances ��

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  4. Merci de dire tout haut ce que je pense tout bas ..

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  5. Je suis une vieille (si, si... 31 ans dans l'éducation nationale) et j'en au vu passer des réformes (ça fait encore plus vieille quand j'écris ça, hein?) mais c'est la première fois qu'on a une réforme à ce point destructrice, un ministre à ce point méprisant. Je cherche, activement, la porte de sortie (et même ça c'est quasi impossible dans l'éducation nationale).

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  6. Il y en a que ça arrange: dans mon lycée, on s'est étripé à propos de la DGH qui octroyait 20H sup en maths (un poste, quoi), alors qu'une partie des collègues de cette matière sont à temps partiel (heures sup interdites). Ca aurait voulu dire 5 à 7 heures en plus pour certains profs (qui étaient bien contents: ils ont voté pour). Curieusement, le rectorat a retoqué la DGH (du jamais vu, semble-t-il).
    Et puis, ces deux heures "en plus", elles ne sont pas disponibles pour tout le monde: je galère déjà pour avoir assez d'heures dans ma matière, les collègues à temps partiel et ceux du primaire n'y ont évidemment pas droit...
    (Pour les sous octroyés à Notre-Dame, ça fait râler mon homme, qui rame beaucoup pour trouver des subventions afin de restaurer des objets de musée qui valent beaucoup moins.)

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  7. Quand on ressent de "là haut , très haut" le besoin d'écrire noir sur blanc "pour une école de la confiance" et bien c'est déjà un aveu d'échec, de confusion, de défiance de "là haut très haut" envers nous la plèbe des enseignants non ? Je fais de l'analyse psy à deux balles mais c'est ainsi que je le ressens et je suis polie... Et ces histoires d'heures sup que je découvre par ton truchement, c'est tout bonnement révoltant. Et oui une augmentation ,je ne dirais pas non . N'oublions pas les misérables, je ne mets pas dedans loin de là. Notre Dame n'y est pour pas grand chose, tu sais, pauvre Dame, mais qu'une partie de cet argent soit affecté pour loger/former/redonner foi en la vie aux SDF parisiens, ça serait bien non...

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  8. Néanmoinsse, j'ai l'impression que ça commence à bouger un peu dans les écoles (opérations écoles mortes par chez moi) et les lycées...non?

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  9. Oui ! Sans compter que dans le secondaire, il y a, notamment en langues, les dotations horaires globales. Je ne sais plus comment ça fonctionne exactement, mais il me semble en gros que les profs se voient réduits à faire du rabattage pour que leur spécialité ait plus d'heures que les collègues et ne pas disparaitre. Ce qui donne en langue par exemple que certains se retrouvent avec si peu d'heures qu'ils ne peuvent plus dédoubler leur classe !
    Tout le monde s'était foutu de Sarkozy avec son "travailler plus pour gagner plus", et on nous la ressort qq années plus tard. Rhaaaggrrrrr

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  10. Je n'avais pas lu le commentaire de Bismarck...

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  11. Après une bonne quinzaine d'années de bons et loyaux services en tant que représentante parent d'élèves en conseil d'administration (collèges, lycées) etc. rien n'a vraiment évolué. Qu'importe le parti politique au pouvoir : c'est toujours le même chaos, le même manque de moyens. Pourtant, pourtant, l'Educ Nat = 1er budget de l'Etat, en hausse de 860 millions cette année et ... rien ne va jamais mieux. Que celui (ou celle) qui a la solution lève le doigt ;) ;)

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  12. Mais oui, "donner" (ou "octroyer", ça ne change rien sinon le niveau de langue) des heures sup aux profs, ce verbe m'énerve !!! On leur fait un cadeau ??? Comme si cet argent, ils ne le gagnaient pas, qu'ils ne travaillaient pas !!! Grrrrrrrrrr !
    L'incendie de Notre-Dame, oui, c'est triste, mais personne n'y a laissé la vie (bien heureusement !), alors n'en faisons pas trop non plus ... quand un immeuble vétuste loué par des marchands de sommeil s'effondre en faisant des victimes, on n'en parle pas autant ...et on ne fait rien ... ou si peu !!!

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  13. Anne--> on est beaucoup à la chercher, semble-t-il.

    Thémilia --> la solution à quoi? il faudrait savoir de quoi on parle. Notre ministre ne cherche que la solution pour faire des économies sur le dos de l'école.

    Nadine --> et puis encore une fois quel mépris pour les enseignants: faire croire qu'une ou deux heures en plus c'est tout bénef pour eux, en oubliant le temps de préparation, de correction, l'énergie que ça demande de faire cours devant les élèves.

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