Bon je sais que j'ai fait encore traîner les choses avant de venir causer un peu par ici, mais c'est vraiment pas de ma faute: c'est le mois de juin qui m'empêche et me fait du mal, qu'il est pénible celui-là avec ses réunions, ses évals, ses commandes à faire, ses répartitions de classe, ses préparations de sortie de fin d'année (pitié), de kermesse (achevez-moi), de pestacle devant les parents (d'un seul coup!).
Et puis c'est la faute surtout du graaand méchant Parcoursup qui voulait notre peau et qui nous a bien fait faire le plein de stress. But all is well that ends well, Puceminus sera Tourangelle selon son souhait, à la rentrée prochaine. J'aurais préféré Nantaise ou Orléanaise comme sa soeur ou son frère, histoire de faire d'une pierre deux coups, genre j'allais en visiter un et tiens, je voyais l'autre aussi sur place, ça m'aurait pas mal simplifié la vie, mais bon, il était dit que je ratisserais sans relâche le quart Nord-Ouest de la France dans une triangulaire infernale. (Quand je pense que je voulais cinq enfants, doujézu.) Donc si je résume, on a soutenu cette année pour le permis, le bac, la recherche d'un petit boulot pour l'été et parcoursup, on a bien mérité notre médaille au mérite, je pense (ah ah, pas zencore me souffle-t-on dans l'oreillette: il va falloir encore trouver une chambre à Tours, faire quantité de démarches au crous à la caf chez l'assureur à la banque à la sécu chez edf et signer des baux des attestations des cautions) (oui, quand je pense que je voulais cinq enfants, hein.)
A
part ça, l'Ours est rentré de sa rando pyrénéenne avec Brisefer, ravi mais
avec de la crasse entre les orteils et des croutes séchées de coups de
soleil sur les joues. Fort heureusement, après seulement une séance de natation à
la piscine municipale de Chartrescityville, les croûtes
avaient complètement disparu (et bon appétit).
A part ça encore, j'avais une envie folle d'aller au cinéma voir
Wahou! de Bruno Podalydès mais les critiques et copine F. m'en ont dissuadée, et j'ai eu enfin le temps de commencer le dernier Vargas,
Sur la dalle, les critiques sont mauvaises aussi mais moi j'aime bien, et yihah.
A part ça toujours, je suis bien contente d'être bientôt débarrassée de la classe que je supporte depuis septembre, des cris du mouvement du bruit et du manque d'intérêt pour tout tout le temps de certains de mes très/trop nombreux petits élèves. Si j'ai encore une classe comme celle-là l'an prochain je démissionne* et je me fais nonne à cornette, je ne serai pas plus malheureuse, pour te dire.
[* Un remplaçant qui intervenait sur l'école la semaine dernière me disait qu'il n'y avait
pas une école, pas
une école insistait-il, dans laquelle il soit passé ces dernières années où il n'ait entendu parler d'un prof qui s'était barré/reconverti ou qui soit sur le point de le faire. Moi même, quand je discute avec des collègues, jamais un qui ne me dise à quel point il en a marre d'être aussi mal traité, considéré, valorisé, payé, et qu'il réfléchit à la meilleure façon d'en finir avec ce métier au plus vite. Perso, les
projets d'Edouard Philippe pour l'école me donnent juste envie de me pendre.
Et puis le bac. Ah, le bac: on voulait reconquérir le mois de juin pour les lycéens, mais c'est carrément juin et mai qu'il va falloir reconquérir, vu qu'une fois les épreuves de spé passées à la mi-avril, les profs de Terminale doivent composer avec la démobilisation et l'absentéisme des élèves. Et puis, on a beau l'avoir entendu dire, il faut l'avoir vécu pour le comprendre bien: quel sadisme, quel stress généré sur les élèves ces résultats Parcoursup échelonnés sur un mois, qui tombent au fur et à mesure au beau milieu des dernières épreuves du bac, la philo et le grand oral. Non vraiment, quelle réussite, ce bac Blanquer.
Et puis le reste: cette honte de pacte à la noix de coco (#nopactaran) qui voudrait faire croire que les enseignants vont être augmentés sans contrepartie et que s'ils refusent de signer le pacte c'est qu'ils ne sont pas si mal payés que ça, et que par ailleurs s'ils l'acceptent c'est bien la preuve qu'ils ne sont pas débordés de travail (le chausse-trappe parfait)
(tiens, même le Figaro (!) prend la défense des profs).]
Ce billet est dédié à mon ami G. qui vit des heures sombres et à qui je pense très fort. La vie est chienne, profitons d'elle tant que ce n'est pas sur nous qu'elle s'acharne.