L'autre jour, je suis allée répondre à une interview radio sur le thème de l'amour.
Je gonflais tellement les tétés que j'avais eu du mal à fermer mon soutif le matin, crois moi pas si tu veux. On m'avait dit, pour me décider à accepter, que j'avais l'air d'être une grande amoureuse, tu penses si ça m'avait plu. Et aussi que j'étais très courageuse, parce que personne n'avait accepté de parler de ce sujet-là avant moi. Je cite, hein.
Bref je me suis rendue là bas légère et court vêtue toute pleine d'amour, de l'amour dont j'allais parler, de l'amour qui allait irradier de mes propos, car j'étais Amour. Ah, quel joli thème.
Or en guise d'amour j'ai eu droit à des questions parfaitement indigestes. Genre «Céline a dit que L'amour c'est l'infini mis à la portée des caniches, vous en pensez quoi, Joséphine?» (mon pseudo) (le pseudo, c'était la conditio sine qua non)(j'étais amour, mais je ne voulais pas non plus que chacun sache ce que je pense de l'amour, vu?)
Euh. Rien, j'en pense rien, j'ai dit.
Avec le recul, je comprends peut-être vaguement (mais dites-moi)(?) que l'idée c'est que n'importe quel crétin est capable d'éprouver ce grand sentiment qu'est l'amour, mais sur le coup, je vous jure, j'ai répondu que non vraiment j'avais rien qui me vienne à l'idée là maintenant tout de suite. (En réalité, je n'ai pas osé demander qu'on répétât la question plus lentement). (Et qu'on me laisse réfléchir quatre heures). (C'était la première, hein)(question) (ah j'avais l'air fine, tiens).
Et ça a été tout du même tonneau. Proust a dit, et Bachelard aussi, et vous, vous en pensez quoi? Et chaque fois je bafouillais de la bouillie pour hamsters.
Ah la belle interview que ça a été, hein. On ne m'y reprendra plus à vouloir être Amour, tiens.
Post-scrotum qui n'a strictement rien à voir: pour celzéceux qui ignorent encore les joyeusetés du nouveau bac façon Blanquer, allez donc
lire ici ce qu'en dit Bismarck, prof d'allemand.
Et j'ajoute mon grain de sel: l
es copies des E3C vont être numérisées, les profs vont devoir corriger en ligne. Leurs lycées étant majoritairement (on va dire) sous équipés en matériel informatique, ils vont bien souvent être contraints de corriger depuis chez eux, et devront par conséquent posséder un ordi et un abonnement internet. On est bien d'accord que tout le monde possède ça chez soi bien entendu, n'empêche: les statuts des profs les obligent-ils à avoir matériel et abonnement et à les mettre au service de l'Educ Nat? (parenthèse: si les profs voulaient jouer aux cons, ils s'en tiendraient à corriger en ligne depuis le lycée, à mon avis ça serait drôle au niveau tenue des délais)(bref) (deuxième parenthèse: s'il faut posséder ordi et connection personnels pour travailler, l'employeur n'est-il pas tenu de fournir le matériel?)
Par ailleurs, loin de moi l'idée de faire ma Big brother parano, mais correction en ligne, dites-moi si j'exagère, ça signifie que le temps accordé à chaque copie pourra être contrôlé, voire contesté? je dis ça je dis rien..
Allez, je m'énerve pas, je suis amour (j'ai failli oublier).