Je me disais ce matin, en allant acheter mon pain: il y a quelque chose de changé dans l'air. Je n'étais pas sitôt entrée que Ca commence à sentir méchamment la rentrée, dites donc, m'a dit la boulangère avec un petit air d'entre deux airs. Mais ta gueule, aaah, ça doit être ça qui me fait tout bizarre ces derniers jours, je lui ai répondu poliment. A quelques heures de la pré-rentrée, je ne cherche pas la bagarre, j'ai déjà assez de soucis comme ça.
Il y a quelque chose de changé dans l'air, et c'est pas seulement la rentrée qui fait ça, mais je n'ai pas dit à la boulangère ce que c'était parce qu'elle m'avait bien assez énervée comme ça avec son histoire de rentrée. A toi je le dis, parce que tu m'es sympathique et que tu sais me prendre par le bon bout:
Brisefer mon petit garçon aux cheveux d'or, il est brun comme un espagnol à présent mais là n'est pas le propos, Brisefer mon petit garçon disais-je,
(j'ai du mal à l'écrire) Brisefer mon petit garçon, dans quelques jours,
(j'ai du mal à l'écrire) Brisefer mon petit garçon, dans quelques jours,
il se met en ménage.
Si c'était avec une autre, je m'y opposerais formellement, tu penses bien. Mais comme c'est avec Touteminimignonne, je ne peux rien dire. C'est quand même pas de la faute de mon fils si elle est touteminimignonne, hein. (le pauvre).
Bref, quand je pense qu'il y a quelques années je me plaignais que mon fils avait déjà dix ans, passait le brevet, le permis, le bac, devenait étudiant, il n'y avait donc personne pour me prévenir qu'un jour il irait habiter avec une fille?
(J'ai toujours su que je n'avais pas d'amis).
Côté culture, je suis allée voir, sur les recommandations de Brisefer, encore lui, Dogman, thriller italien mêlant drogue et pauvreté, amitié et trahison et vengeance terrible en apothéose, décors de banlieue désuet et glauque à la fois, remarquablement interprété. Je recommande grandement.
Et c'est pas faute d'avoir essayé, -les cent premières pages à peu près-, mais Les Bienveillantes de Jonathan Littell, ça n'était pas possible, une lecture aussi éprouvante je trouve ça insupportable, au sens propre.
Et c'est pas faute d'avoir essayé, -les cent premières pages à peu près-, mais Les Bienveillantes de Jonathan Littell, ça n'était pas possible, une lecture aussi éprouvante je trouve ça insupportable, au sens propre.
Et pour finir en toute beauté, laisse-moi te raconter la dernière de ma petite dernière, Puceminus, à qui je rappelais l'autre jour qu'elle est la seule de la famille à être née après l'an deux mille et à n'avoir pas connu le siècle dernier, et qui a tourné vers moi ses grands yeux innocents:
«Pourquoi? Il s'est passé des trucs?»