Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

mercredi 30 septembre 2015

Je ne suis pas folle, vous savez.

Puceminus ma toute petite -et prévoyante fille-, hier matin en s'habillant, enfile son maillot de bain, -elle a piscine en première heure avec sa classe, elle adore ça, elle exulte-, glisse sa serviette son bonnet et sa petite culotte de rechange dans son sac et s'en va la fleur au fusil et la joie dans le coeur au collège, pour s'apercevoir au moment de prendre le bus avec sa classe, quand le prof demande de vérifier dans son sac qu'on a bien toutes ses affaires, horreur et putréfaction, qu'elle n'a pas son maillot de bain.
(C'est seulement en allant aux toilettes, après deux heures de perm, que l'électricité est montée à l'étage.)



lundi 28 septembre 2015

Comment je me suis bien fait avoir aujourd'hui.

Aujourd'hui, j'ai voulu gronder un de mes deux jumeaux qui avait lancé une aubergine à travers la classe. [Aparté: Il y a bien des aubergines dans mon coin-dînette, ce n'est pas pour faire un effet de style que je dis ça. Mon coin-dînette est très chouette néanmoins. Un petit bout de même pas encore trois ans est capable de lancer très loin une aubergine, et de la faire passer tout près de la tête de la maîtresse, même.]
Comme la scène se passait juste après la sieste des petits et que l'atsem n'avait pas encore remis - pour une raison qui m'échappe- leurs lunettes sur le nez de mes jumeaux que je ne différencie que grâce à la couleur de leurs branches de lunettes, j'étais bien embêtée pour gronder mon jumeau, donc. Comme j'aime bien savoir qui je gronde, je lui ai demandé qui il était, de lui ou de son frère.
Comme il est malin, il n'a pas voulu me répondre. Comme son frère était encore en train de s'habiller dans la salle de sieste, je n'ai pas pu le questionner.
Comme je me croyais plus maligne que lui, j'ai demandé à mon jumeau lanceur d'aubergine d'aller illico remettre ses lunettes Comme ça je saurai qui tu es, namého.
Mais comme il était bien plus malin que moi décidement, quand il est revenu avec ses lunettes sur le nez, et avec son frère enfin prêt et ses lunettes sur le nez également, ben je n'ai pas su davantage à qui je devais m'adresser (en fait je crois bien que je le savais encore moins qu'avant).


mardi 22 septembre 2015

Mort aux vaches.

Ce qui est bien en classe des fois, pour vérifier que tes élèves suivent, c'est de dire, l'air de rien, une énormité. Le plus facile pour dire une énormité l'air de rien, je vais te dire, c'est de la dire sans t'en rendre compte. Moi par exemple, il paraît que depuis le début de l'année, je dis à mes élèves, Allez à la table des vaches! alors que c'est une table avec des poules, aucun petit n'y a vu quoi que ce soit à redire, c'est l'atsem qui vient de me le faire remarquer. Après trois semaines de classe. Elle est nouvelle, elle n'a pas osé me contredire avant, je suppose. Ou alors ses collègues l'ont prévenue que j'étais dingue. [J'appelle les tables par leur couleur, j'ai une table jaune, une table bleue, une table grise, et une table recouverte d'une toile cirée avec des animaux qui m'a été vendue par Brisefer himself cet été. J'ai longuement hésité entre les vaches et les poules, j'ai finalement choisi les poules, mais mon inconscient me le reproche encore, on dirait, ndlr.]
Bref, tout ça pour vous dire que mes petits élèves ont encore beaucoup à apprendre et qu'avec une maîtresse pareille, ils sont pas rendus, les pauvres.

Sur ce, je vous laisse, il faut que j'aille immédiatement lancer quelques machines de draps (clique si tu es majeur uniquement).

dimanche 20 septembre 2015

Vrac et foutrac du dimanche soir.

Comme quoi la vie, hein, elle te réserve bien des surprises des fois, ta toute petite dernière, celle qui n'a jamais posé problème pour quoi que ce soit et encore moins à l'école, elle termine sa troisième semaine au collège avec déjà qui dit mieux? trois mots dans le carnet de correspondance, un oubli travail et deux oublis de matériel, tous bien involontaires, tu t'en doutes, il y a qu'à voir comme ça lui a fait tourner le lait à chaque fois, la pauvre.

J'ai découvert,à l'occasion d'un bric à brac
-stupeur et stupre-
ce que mon ancienne collègue et directrice avait à vendre.
Aaah ça, elle cachait bien son jeu pendant toutes ces années
mandieumandieu.



Je me suis régalée avec Jacob Jacob de Valérie Zenatti, l'histoire d'un jeune juif de Constantine, cultivé et doué, fierté de sa famille, envoyé en juin 44 libérer la France, qu'il connaît si peu, et mort en Alsace quelques mois plus tard à peine.

Et pour finir en beauté mes petits zamis, figurez-vous qu'il n'est pas (tout à fait) impossible que le 15 octobre prochain au soir je m'envole pour Copenhague et m'y installe de façon définitive, j'ai déjà commencé à régler mes affaires courantes.




dimanche 13 septembre 2015

Le manque.

Depuis quelques jours, je vis avec un sentiment étrange, diffus, accentué par des éléments troublants, -les plats que je cuisine nous durent beaucoup plus longtemps, il y a moins de mouvement dans la maison, et quand je vais ouvrir les volets de cette chambre, je suis toujours frappée de la découvrir impeccablement bien rangée. Je marque un temps de surprise à chaque fois, le lit est fait, rien ne traîne par terre. J'ai comme une impression d'absence, de vide, d'attente. Je suis en suspens. Et puis hier soir, en me brossant les dents avec l'Ours, la révélation. Il manque quelqu'un, tu trouves pas?
Oui, il manque quelqu'un.


mercredi 9 septembre 2015

où je parle d'expérience

Avec l'expérience, figure-toi que je commence à savoir mieux organiser mon mois de septembre, qui est de notoriété publique presque aussi pénible que le mois de juin. Paperasse à remplir, inscriptions, réunions, pour un peu, ma bonne dame, je n'aurais plus le temps de zieuter mes photos de Mads. Alors je priorise, je sélectionne, les pièges je les évite, et hoplà.
Par exemple, c'est mon troisième enfant au (même) collège, on ne me la fait plus, je sais que la réunion importante c'est celle de mardi pendant laquelle j'aurai le loisir de voir la trombine des profs de Puceminus et accessoirement de glaner quelque information, ce qu'on va chanter à la chorale et s'il y aura un voyage et des frites au menu, et non pas, -petite malheureuse- la réunion du jeudi, annoncée comme rencontre avec les parents, en réalité "présentation" des différents membres de l'Administration pendant cinq minutes, puis "rencontre" avec les parents élus de la èphcépéeuh (de mes deux ovaires)(tu imagines comme j'ai envie de les rencontrer, j'espère).
Ensuite, la corvée ultime en septembre, le couvrage des livres. Déjà, quand tu es malin comme moi, tu te débarrasses de l'aîné de tes enfants, tu l'envoies à la fac dans une autre ville voir si tu y es à couvrir ses livres déjà, une bonne chose de faite et on n'en parle plus, c'est toujours ça que les Allemands n'auront pas. Ensuite, quand il ne te reste plus que deux enfants, et c'est déjà bien assez crois-moi, parce que ça fait quand même, l'air de rien, environ une quinzaine de livres à couvrir, de une tu laisses le film des livres déjà couverts par la maman de son petit camarade. Même si c'était l'année avant-dernière, même celle d'année d'avant encore, même s'il est sale pourri moisi, tu laisses. Si ta fille se plaint que son livre est saaale quand même, tu lui fais ton regard mauvais est ce que j'ai une tête à recouvrir des livres déjà couverts, oui ou non? (non). Et de deux, le livre d'éducation civique, qui va servir deux fois dans l'année parce que le prof a dit qu'il ne fallait pas le prendre et le livre de techno (parce que la techno, on s'en fout un peu) (beaucoup, même), ben tu sais quoi? tu les couvres pas. (comme ça se prononce).
On est bien d'accord, chaton.

dimanche 6 septembre 2015

Week end toutennimage

L'Ours a joué à Charles Ingalls -le rôle de sa vie en technicolor-



Brisefer nous a raconté sa rentrée



L'Adoleschiante a déjà le nez dans son bac de français- quand je pense que son frère avait attendu la fin du mois de mai pour s'y mettre.
 (et je trouve que Puceminus a déjà pas mal de devoirs pour une petite section).


Je me suis régalée avec Voix off, de Denis Podalydès. Denis, je l'aime depuis Versailles rive gauche, ça fait un bail et même plus, je sais: j'étais encore étudiante-, mais je n'avais jamais lu un seul de ses bouquins. Alors un livre sur les voix encore moins, tu penses, moi pour qui définir la voix de quelqu'un est un exercice aussi difficile que de parler d'un vin, pour te situer la chose.
Mais Denis, lui, sait prêter l'oreille, qui nous parle tessiture, intonation, inflexion, ton, rythme, il est drôle quand il nous raconte qu'un jour au théâtre il reconnaît la voix de Pompadour dans Babar chez l'acteur et que ça le perturbe au point de lui gâcher la pièce, ou l'histoire de son ami acteur jouant Antiochus qui entre sur scène en ayant oublié d'ôter ses charentaises et qui s'en débarrasse le plus discrètement possible tout en continuant de jouer sous les regards ahuris puis hilares des autres comédiens, il est touchant quand il nous parle de son amour pour ses frères -la voix de mes frères qui revient sans arrêt- et de ses derniers mots avec son frère bientôt suicidé, il est passionnant quand il nous décrit, à travers leur voix. les grands comédiens qu'il a rencontrés. Un régal.


                                     


                                                             et toi, Madsou, qu'est-ce que tu as fait de ton week end?
Oh, pauvre chaton.

mercredi 2 septembre 2015

Des niouzes en vrac.

Brisefer est parti ce matin vivre la grande Aventure de sa nouvelle vie dans ses neuf mètres carrés. [dans lesquels il doit caser son vélo. Chiottes et la douche dans le couloir. Quatrième étage sans ascenseur. Mais plus ra-vi que lui ça se fait pas, on est prévenus qu'il ne rentrera que quand il n'aura rien de mieux à faire. (n'empêche qu'il rentre le week end prochain, héhé)], l'Adoleschiante a fait sa rentrée en première dans le lycée de ses rêves, j'ai donc bon espoir qu'elle laisse LaTronche au vestiaire pour les deux prochaines années, et Puceminus est rentrée en petite section, rien à signaler, la maîtresse a l'air gentille comme tout, elle veut bien qu'on garde un peu le Doudou en arrivant dans la classe.

J'entendais ce matin une prof de lycée se plaindre que ses enfants avaient désormais l'âge de ses élèves et que ça lui filait un coup de vieux. Moi, mes enfants sont désormais trèèès loin de l'âge de mes élèves (à part Puceminus, donc), et ça me file un coup de vieux tout pareil, il n'y a pas de raison que ce soit toujours les profs du secondaire qui rouspètent.
Sinon, mes petits zamis, je ne voudrais surtout pas avoir l'air de me plaindre, vous savez bien que ça n'est pas mon genre, d'ailleurs, mais une journée et demie avec mes vingt-trois nouveaux (tout) petits ça m'a suffi pour être bien fatiguée déjà, voyez.
Heureusement, j'ai cette année les petits les plus choupis que j'aie jamais eus. (euh. C'est moi ou je vous dis ça tous les ans?) Petits qui n'ont pas fait que pleurer et s'essuyer la morve sur mon pantalon (mais ma collègue s'est fait vomir sur les chaussures, je ne m'estime donc pas la plus mal servie, allez), mais ont déjà commencé à me raconter des choses intrigantes, comme Petite Cocotte ce matin, par exemple:
" ben tu sais, ma maman elle a une ceinture noire.
moi: ah? ta maman fait du judo, peut-être?
Cocotte: nan, mais elle a une ceinture noire pour se chauffer les fesses."
(Si vous pouviez m'aider à percer le mystère de la ceinture noire, ça serait mignon.)

Si tu aimes les mots d'enfants, genre que la fée elle a une braguette magique, que Blanche-Neige elle est le bouc et misère de la méchante reine et que papa il est velu ("tu en as du vocabulaire, dis donc, tu sais ce que ça veut dire "velu"? bah oui, ça veut dire qu'il est velu me chercher à l'école") et que tu veux gagner un exemplaire des Brèves d'enfants en maternelle (le bazar fait bien les choses) de Pierre Antoine Meynier, prof dézécole et directeur d'école, chez Chifflet&Cie, tu me le dis tout bas et on verra ce qu'on peut faire.



Pour finir, j'ai aimé, beaucoup, Avoir un corps de Brigitte Giraud, qui ne me déçoit jamais, l'histoire d'une femme, racontée du point de vue du corps, de l'enfance à l'âge adulte.
Et vu Dheepan de Jacques Audiard, qui, hormis les dix dernières minutes qui font basculer le film vers un western d'une violence quasi surréaliste et un épilogue un peu ridicule (je dis) avec l'Angleterre en eldorado, tient ses promesses.