L'autre jour, le coeur vaillant, je m'en fus (si je veux) à la médiathèque de mabonnchartrescityville pour faire prolonger le prêt d'un bouquin. L'affaire ne me paraissait pas bien compliquée (beaucoup moins qu'elle doit te sembler inintéressante, en tout cas). Or elle le fut. (dingue, ce suspens, non?)
Au prétexte que le prêt avait déjà été prolongé une fois, la bibliothécaire m'annonça qu'elle ne pouvait pas prolonger plus longtemps, c'était comme ça, c'était le règlement, il fallait s'y plier. Même si personne ne l'a réservé derrière moi? demandai-je. Même si.
(Petite parenthèse pour que tout le monde comprenne bien: on doit se demander à cette étape-là du récit, pourquoi diantre je ne file pas abridabatu chez mon libraire acheter le bouquin, si j'en ai tellement besoin et de façon si prolongée, plutôt que de mendier auprès de ma bibliothécaire comme une pauvresse. Parce que c'est un bouquin d'étude de texte pour Minipuce parmi un milliard d'autres et que je serais ruinée asteure si j'avais dû tous les acheter, je me suis par conséquent contentée de lui acheter ceux qui n'étaient pas (trop) chiants (entreprise très subjective, je vous l'accorde), et j'ai décrété (de façon parfaitement arbitraire, si vous voulez) que celui-ci l'était (et sans vouloir me vanter, ça a depuis été confirmé par Minipuce.)
Maaais, insistai-je, si personne ne le réclame (vu qu'il est bien chiant) et puisque ça ne dérange à priori personne que je le garde (à part vous, bien sûr), je peux peut-être le garder, non? Enfin, je veux dire: je le rends, mais je le reprends tout de suite, voyez? Voire, soyons fous, je l'emprunte sur la carte d'un autre membre de la famille?
Noon madame, c'est notre politique, il faut le remettre en rayon, il faut lui laisser une chance.
(Parfois, j'ai l'impression de jouer dans un film, pas vous?)
J'ai donc fait semblant de renoncer, attendu planquée derrière un poteau que mon bouquin remonte sur un chariot par l'ascenseur jusqu'au cinquième étage, puis qu'il soit remis en rayon (heureusement que j'avais mon album de photos de Mads nu sur moi (l'album, hein) pour passer le temps), puis j'ai bondi de derrière mon poteau et je l'ai ré-emprunté triomphalement auprès de la bibliothécaire du cinquième, qui n'y a vu personnellement aucune objection.
Ethan Frome, tu as eu ta chance, sache-le.
Oh que j'ai bien rigolé en te lisant ! J'ai si bien rigolé que j'en ai mal derrière les joues ;)
RépondreSupprimerF.C
tiens tiens, ça me rappelle kekchoz, ça! ;-)
SupprimerMerci, chère Isabelle, je vous décerne, (je me permets de vous vouvoyer), la palme d'or du commentaire, en qualité et en quantité, revenez quand vous voulez!
RépondreSupprimer[et les autres: PRENEZ-EN DE LA GRAINE! ;-) ]
Les bibliothèques de Chartrescitymaville fonctionnent également en réseau. Paraît-il, hein, parce qu'il faut aller chercher les livres à la bibli de l'autre côté de la ville, si c'est là-bas qu'ils se trouvent... il faut aussi les rendre là-bas ensuite, mais j'ai mis au point toute une stratégie (copyright zouzou) pour les rendre là où c'est plus pratique pour moi, héhé, stratégie dont l'efficacité (redoutable) s'est améliorée au fil des années et que je tiens à disposition de tout(e) Chartrain(e), désireux(se) de devenir hors-la-loi des bibliothèques, comme moi.
C'est vrai que "Ethan Frome", alors que j'ai adoré TOUT ce qu'a écrit Wharton, Ethan Frome donc est assez ennuyeux, je n'ai jamais compris pourquoi... Pour le reste, nous aussi, à Angers, nous fonctionnons comme à Montréal apparemment, la neige en moins toutefois....
RépondreSupprimerAh ben si tu n'aimes pas, n'en dégoûte pas les autres, Magali! ;-) je me disais justement, un peu honteuse d'avoir écrit des méchancetés sur un livre que je n'ai pas lu, que si ça se trouve il était bien, et qu'il faudrait que je prolonge l'emprunt pour le lire et en avoir le coeur net! ;-)
SupprimerDans ma campagne profonde, j’ai la chance de bénéficier d’un réseau de toutes petites bibliothèques dans 5 communes (si petites qu’une bibliothécaire n’a même pas un temps plein avec toutes les permanences sur 4 des communes !)
RépondreSupprimerDans la 5e commune, une petite ville (pas bien grande : avec un seul feu rouge, c’est dire !), le charmant et dévoué bibliothécaire transporte ses petites caisses d’un village à l’autre avec nos réservations.
Quand je lui ai demandé si ça ne l’agaçait pas de les transporter, ses petites caisses, avec 3-4-livres dedans (dont 2 ou 3 pour moi), il m’a assuré de la fierté qu’il ressent à « transporter la culture ».
Si ça ce n’est pas un bibliothécaire de rêve !
PS : Comme quoi l’efficacité en toute chose ne tient pas forcément à la taille de la dite chose.
J'aurais pas dit mieux, (surtout quant au lien entre l'efficacité et la taille de la chose, tu penses) ;-)
SupprimerOh ben, je ne savais pas que l'on concourait ici bas pour une palme quelconque.
RépondreSupprimerVu que j'ai bien du mal à prendre quelque graine que ce soit étant donné mon âge avancé, tant pis, je vais continuer mes commentaires basiques dans ce genre : bravo Bellzouz pour cet article et ta façon imbattable de nous faire vivre tes aventures, j'ai a-do-ré et re-relu pour encore mieux apprécier !!!
Ma question à ta bibliothécaire légaliste : est-il préférable de donner leur chance aux livres ou aux lecteurs ? (Elle a 3 heures)
Mais quelle duplicité Bellzouzou ! Et pour emprunter un bouquin chiant en plus ! Qu'est ce que ce serait si en plus il te plaisait ?
RépondreSupprimerJ'ose pas imaginer ;-)
SupprimerD'où l'intérêt de ne pas savoir lire, finalement.
RépondreSupprimerDelphine
Sûr, c'est vachement plus simple, alors, la vie!
SupprimerLililou, à toi la palme de l'assiduité et des bisous, en sus!
RépondreSupprimerAh ben si le règlement, c'est le règlement, tu as bien fait de le respecter... (Et de récupérer le bouquin illico presto, au nez et à la barbe de cette rébarbative personne.)
RépondreSupprimerJe redoute un peu le changement qui ne manquera pas d'intervenir dans notre médiathèque suite à la fusion avec une commune bien plus grande. Déjà, il paraît que le site va fermer, et qu'on va en ouvrir un autre ailleurs (je me demande bien pourquoi). Les employées ne sont pas certaines de retrouver un poste. Alors qu'elles connaissent bien les usagers, surtout ceux qui viennent toutes les semaines comme nous. Ca nous permet de signaler des manques (dites, vous n'avez pas le tome de trois de cette trilogie? et hop, on nous le commande!) et de rendre parfois les DVD en retard sans nous faire gronder.
Oh c'est trop la classe cette palme, j'en rosis d'émotion !
RépondreSupprimerMerci pour cette distinction et bisous itou.
Dans notre réseau, on a le droit de prolonger une fois 4 semaines et une fois 2 semaines encore, si personne n'a réservé derrière, avec une semaine de retard gratuit encore… ça laisse le temps de lire tout Victor Hugo. En revanche, quand ma benjamine a oublié de rendre un magazine, si longtemps qu'elle a eu une amende, eh ben toutes les cartes de la famille ont été bloquées (c'est comme ça que j'ai su qu'elle avait un emprunt en retard). Depuis j'ai demandé que mes jeunes étudiants majeurs soient "détachés bibliothécairement" (bien que rattachés fiscalement) parce que ça les a un peu pénalisés, cette histoire !
RépondreSupprimerAs-tu pensé à soudoyer la bibliothécaire, une semaine de prolongement contre un coup d’œil sur Mads nu ? Rien de mieux que les albums cachés pour soigner l'aigritude et le réglementarisme...
RépondreSupprimerBien joué, la zouzou!
RépondreSupprimerbah maintenant les bouquins , on les trouve partout gratos alors les mesquineries de blbliothèque
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