Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

dimanche 21 septembre 2025

Vrac, micmac et foutrac du dimanche soir.

Ce weekend, j'aurais adoré être à Nantes avec Minipuce pour voir Zeus le cheval, mais j'étais bloquée ici vu qu'on jouait avec la troupe des théâtreux deux fois de suite, ce qui était pas mal quand même aussi, il faut bien dire. D'autant que c'était les deux dernières représentations pour toute la vie entière de la pièce qu'on traine depuis neuf ans (neuf.ans. J'ai fait le calcul, c'est plus long que certains mariages), que des théâtreux des temps anciens étaient venus nous voir jouer, dont notre tout premier metteur en scène, et qu'on a fait une fête ensuite, je te laisse imaginer. Une page qui se tourne et désormais d'autres projets les uns les autres, les uns avec les autres.

L'autre jour, des parents d'élève étaient tout contents de me dire que la grand-mère de leur fils s'appelait  [prénom rare de pomme de terre] comme moi (truc de fou, statistiquement improbable et c'est même pas la première fois que ça arrive, en plus*). Aah ça, j'ai dit. Et, curieuse, j'ai demandé comment la grand mère se faisait appeler, dites moi un peu, juste pour savoir. Ben: Mamie [prénom rare de pomme de terre], m'a t'on répondu. Aucune originalité dans le choix de son nom de grand- mère, j'ai pensé. Moi Mamizou, de mon prénom ridicule, pardon mais j'ai révolutionné la grand-maternité, je me suis inventé un blaze, une identité forte (Je suis snob, je sais, on me l'a déjà dit. Mais je choisis snob direct plutôt que Mamie banale, merci bien.) 

A propos de grand-mère, tu le crois, ça, qu'on fêtera dans quelques jours le premier anniversaire de ma Bébézou mignonne? Mais comment on vivait avant la naissance de cette petite(-)fille, c'est la question que je me pose tous les jours depuis un an. J'arrête là, je pourrais devenir sentimentale.

dimanche 7 septembre 2025

Les petits bonheurs#7

 - Les bric à brac du dimanche matin (pour encore un mois et youpiyeah accroche-toi à tes tongs.)

- Le joli déjeuner champêtre au bord du Loir chez l'ami cher qui s'est offert un petit bout de terrain avec juste un cabanon, un ponton et une barque dessus pour venir pêcher à ses heures perdues. Nappe à carreaux, saucisson et grand soleil (bon, les moustiques avaient eux aussi réservé leur table, hein), un petit chiot tout foufou qui court partout et une envie folle de sauter à l'eau avec lui (seule la crainte de choper une mycose phosphorescente m'a retenue).

- l'Ours-mon-mari qui gère tout seul cette année le milliard de prunes tombées dru et pourrissant vite du prunier fou comme si l'apocalypse était prévue pour mercredi. Déjà transformées en une bonne cinquantaine (et c'est pas fini) de pots de confiture, on peut tartiner la moitié des baguettes de l'Eure et du Loir, alors si quelqu'un veut du stock pour monter une barricade, qu'il passe commande. (Les amis les voisins les collègues rasent les murs, de peur de repartir avec encore un cageot sous le bras.) 

- Et Bayrou qui dégage demain. J'ai une envie folle de lui tenir la porte façon majordome Après vous cher ami, et de la lui claquer dans le dos, pas toi ? Allez François, bisous, et sans rancune (euh. si, quand même.)

mercredi 3 septembre 2025

Brèves d'école

 - Une maman a appelé trois fois en juin pour inscrire son fils alors qu'elle n'était pas encore domiciliée sur la commune. Autant dire que je ne pouvais pas faire grand chose pour elle. Fin août, je vois que le gamin a été inscrit en mairie, j'écoute la messagerie vocale accumulée pendant les vacances: soixante quatorze (peu ou prou) appels en absence du même numéro, le sien. Elle appelle tout de suite après: ça y est, c'est bon? il est inscrit mon fils?je peux venir visiter l'école? je peux venir vous parler? je peux venir rencontrer la maîtresse? Vous pouvez me dire ce qu'il faut apporter comme affaires? Vous pouvez me dire ce qu'il va manger la première semaine? Mais eeeeuh.

 - Vendredi, pré-rentrée, il manque toujours une maîtresse à l'école. Au petit matin, j'appelle le service des remplacements pour réclamer un remplaçant, de préférence quelqu'un qui tienne la route (je le dis avec diplomatie, un peu entre les lignes, ambiance feutrée et confidences), quelqu'un qui soit prêt à remplacer l'année entière, et surtout, surtout: quelqu'un qui connaisse la maternelle et qui aime ça (pardi)(tu le sens, le vécu?). Bref, j'expose, j'explique, j'argumente, j'y mets fermeté et trémolos, en dosant savamment. J'ai l'impression d'avoir été entendue (je vous ai comprise), on m'assure qu'on me rappelle tout de suite pour me donner un nom, je suis confiante, l'année n'a même pas commencé, ils n'ont que l'embarras du choix pour nous trouver quelqu'un avec le bon profil, je vaque à mes occupations. Le midi toujours pas de coup de fil, je rappelle. On me dit qu'on ne peut rien me dire par téléphone (ah, tiens?), mais qu'on va m'envoyer un mail avant 13h30. Toujours rien en milieu d'après-midi, le temps presse, je rappelle. On me passe une autre personne, je réexplique tout depuis le début: oui, quelqu'un qui tienne la route (avec diplomatie, un peu entre les lignes, ambiance feutrée et confidences), quelqu'un qui soit prêt à remplacer l'année entière, et surtout, surtout: quelqu'un qui connaisse la maternelle et qui aime ça (pardi). Bref, j'expose, j'explique, j'argumente encore, je supplie presque car je suis de plus en plus désespérée (vendredi fin d'après-midi et une classe sans enseignant lundi matin, l'ambiance est joyeuse, tu imagines) On m'assure que j'ai été entendue (je vous ai comprise), qu'on s'en occupe immédiatement. Effectivement, dans la foulée, je reçois un nom, puis le coup de fil d'une maîtresse remplaçante adorable, mais un peu bouleversée: elle débute comme remplaçante, elle n'a jamais fait de maternelle et a priori elle n'aime pas trop ça.*

- Il y a une maman de petite section qui était un peu contrariée (euphémisme doux) que la maîtresse lui ait gentiment fait comprendre, le jour de la rentrée, qu'il était maintenant (grand) temps de quitter la classe, parce qu'elle avait un contrat avec son fils, qui devait lui dire Je suis prêt, tu peux t'en aller. Signal qu'elle attendrait encore asteure, si tu veux mon avis. (Quand les couneries sur internet ont remplacé le bon sens près de chez vous, pff).

- dans la même veine, j'apprends qu'il y a désormais des collègues qui demandent l'autorisation des parents pour accrocher dans les couloirs de l'école les dessins de leur gosse. Apportez-moi ma retraite toudsouite, je vous prie. 

 - Etait-ce une bonne idée, vous croyez, de mettre Nelïa et Neïla dans la même classe, hmm?

 

* fin du suspense: tout est finalement rentré dans l'ordre; la pauvre collègue s'en est retournée en élém et on a gagné quelqu'un qui tiendra la maternelle, la route et la distance), ouf.

mercredi 27 août 2025

Grande(s) vacance(s)

Je m'aperçois, enfer et stupéfaction, que je suis partie fin juin, en pleine canicule, sans vous dire au revoir ni vous souhaiter les vacances bonnes, et sans vous dire de bien vous hydrater, je ne me l'explique pas, je ne suis pas si malpolite d'habitude, hein.

Cette grande vacance, c'était du Tarn joli (et chaud, mandieu mandieu), Castelnau de Montmirail, Gaillac, Cordes-sur-Ciel, Lautrec, et puis Albi, quelle merveille des merveilles cette ville, si ça n'est pas à Dinan, c'est là que j’emmènerai mon Mads finir nos vies loin du monde.  C'était aussi toute la familleZou réunie dans la piscine autour de Bébézou (et ses trois dents), qui a trouvé le moyen d'attraper la varicelle (mais pas forcément dans la piscine, je veux dire) (rien qui puisse entacher son sommeil, son bel appétit, sa bonne humeur et sa mignonnerie, de toute façon), qui a fait coucou de la main à tout, gens et choses, poules et tuyau d'arrosage, tout le temps (et pas seulement dans la piscine) (un bel avenir de princesse d'Angleterre, si tu veux mon avis), a appris à faire du vent avec sa bouche en cul de poule et pfff pfff, et qui a fait ses premiers pas à quatre pattes (quand elle n'était pas dans la piscine, tu te doutes) et qui s'est endormie dans la poussette systématiquement pendant les balades avec toujours une rare élégance (flasque).


Ensuite, tu te doutes parce qu'on ne change pas une vacance qui gagne, ça a été de la Vendée sauvage. Avec toutenvrac des ventrachoux de la plage des glaces fondant plus vite que mes bonnes résolutions péda de septembre. Bébézou y a été le centre du monde de la famille élargie, a mangé du sable,  pris son premier bain de mer et fait son baptême de bain du soir sur la terrasse dans le caravelle 500 orange et bleu familial, qui a l'hérédité dans la coque puisqu'il a connu, stoïque, tous les popotins dodus de la famille sur trois générations, du maillot de bain en laine de Papizou jusqu'aux couches dernier cri de Bébézou première, et qui flotte encore vaillamment, comme si de rien n’était, le brave. 

Mais les vacances, ça a été aussi l'Ours qui a encore fait des siennes, vu qu'il faut toujours qu'il se fasse remarquer. Une fois rentré à Chartescityville figurez-vous qu'il s'est mis en tête de louer une nacelle verticale pour accéder au toit de la maison, pour poncer et vernir des poutres absolument invisibles de tout le monde sauf de lui dont il avait décrété qu'elles en avait un besoin absolument nécessaire et urgent, comme lui de cette nacelle, tellement plus pratique et surtout: tellement moins dangereuse que sa grande échelle. Ravi que le loueur qui ne lui ait pas réclamé son habilitation à conduire un engin pareil (habilitation que, tu te doutes, il ne possède pas), il s'est empressé de faire mumuse avec son jouet et de monter là haut illico presto. Comme j'étais sûre d'avoir la paix pendant un bon moment, je n'ai plus pensé à lui, et j'ai fait d'autres choses dans la maison, genre du repassage en musique, avec mon casque sur les oreilles (détail qui a son importance), jusqu'à ce que, haaaaaaaaaaan, stupeur et tremblements, je me retourne subitement pour voir mon voisin chez moi - un voisin au troisième degré, je dirais, du genre que je ne connais que de vue et à qui je n'ai jamais dit plus que bonjour-bonsoir-, mon voisin de l'autre côté de la rue, donc, là debout devant moi dans ma maison, qui me dit sans rire que Hééé, y a votre mari qui est coincé là haut! Il vous appelle depuis tout à l'heure mais vous répondez pas!  Bref, l'Ours a passé un bon moment sur sa nacelle, entre le moment où il a beuglé mon nom dans le vide intersidéral, celui où le voisin a entendu ses cris, s'est décidé à venir voir ce qui se passait puis est entré me prévenir, et celui où le loueur de nacelles verticales est enfiiin venu changer la batterie défectueuse, il y a bien eu une heure ou deux, mais je lançais des cacahuètes à l'Ours pour le distraire et, étonnamment, il prenait la chose plutôt bien. Franchement, t'as vu? la nacelle, c'est quand même vachement moins dangereux que l'échelle, hein.

Bon, comme j'ai dit que ça suffisait les couneries, il a fait des confitures avec tout ce qui est tombé du prunier fou, qui a encore sévi. Quand on mange sur la terrasse, on reçoit des prunes sur la goule. Heureusement que c'est pas des noix de coco, on se dit à chaque fois.

Bref, les vacances, c'était bien chouette et si on pouvait éviter de regarder le calendrier tout de suite, ce serait pas mal. Mais bon: il paraît qu'on ne peut pas faire croire éternellement à son agenda qu'on est occupée à barboter avec Bébézou dans une bouée canard jaune au large de la Vendée.

 


[Post-scrotum: j'ai fait un peu descendre ma pile de livres en attente: Numéro deux de David Foenkinos, qui m'a beaucoup plu, La taille de nos seins d'Agnès Jaoui et Vous parler de mon fils de Philippe Besson, tous les deux se lisant vite et bien mais s'oubliant tout aussi vite, et Nous serons des héros de Brigitte Giraud, (toujours) très très (très) bien.

Et puis qu'apprends-je? qu'Henri Girard, accusé d'un triple meurtre (son père, sa tante et la bonne) en 1941 et dont Philippe Jaenada, en reprenant l'enquête de façon ultra minutieuse (et sur 643 pages!), a convaincu avec La Serpe ses lecteurs (par milliers) de l'innocence, avait avoué dans les années 70 sa culpabilité à sa fille. C'est bien lui qui avait fait le coup. Ah bah ça.]

dimanche 29 juin 2025

Cette fin d'année n'en finit plus, mandieu mandieu. On croyait pourtant en avoir terminé avec la grande sortie et le pestacle, avec la visite de la grande école, avec les cahiers et travaux divers, avec les évaluations qui sont faites, signées et rendues aux parents, avec les commandes pour l'an prochain, avec les dossiers pour le CP qui sont partis, avec les inscriptions, avec le recrutement du jeune en service civique. Ben non, on a encore une semaine de garderie nationale à faire figurez-vous, alors que des familles entières sont déjà parties sans vergogne en vacances anticipées et qu'on pète de chaud dans les classes sans clim sans ventilo et sans scrupule (28° en bas et plus de 30° dans les classes à l'étage la semaine dernière, je n'ose même pas imaginer la semaine à venir). Ah oui, il faudrait raccourcir les vacances d'été, nous disait-on?

dimanche 22 juin 2025

Les petits bonheurs #6

Je dis ça et tu en fais bien ce que tu veux, mais on a tout intérêt à les rechercher, nos petits bonheurs, ces jours-ci, hein. Les nouvelles du monde ne donnent pas follement envie de grimper aux murs sur un air de guinguette, tu dois bien voir de quoi je parle. Et puis cette année scolaire qui se tire et s'étire, c'est terrible, on n'en verra donc jamais la fin? Alors se dire qu'on a des gens à aimer, des chats à caresser, et un beau Danois qui nous attend quelque part, c'est toujours ça de pris et ça ne peut pas faire de mal, nan?

 - ma Bébézou (who else?), qui atteint l'âge que j'aime tout particulièrement. Entendons-nous bien, j'aime les bébés et les pitits zenfants tout le temps, jusqu'à l'âge où ils virent adoleschiants, mais (presque) 9 mois, l'intérêt pour tout, les rires aux éclats et les petits coucous mignons de la main pour dire bonjour aux gens aux choses aux forêts au monde, je fonds.

- des vacances d'été qui se précisent, avec famille réunie dans son intégralité, manigance céleste discrète et dates qui s'alignent. 

- m'être débarrassée de pas mal de choses encombrantes à mon bric à brac dimanche dernier. En sus: avoir passé la journée avec Puceminus, vu des copines, potiné à mort avec ma voisine de stand, bien rigolé avec certains clients (oui, j'ai des clients, tu crois quoi?) 

vendredi 13 juin 2025

Brèves d'école (tu sais maîcresse)

- Tu sais maîcresse, il ne faut suuurtout pas avaler son chewing gum, parce que sinon, il colle au coeur.

- Tu sais maîcresse, j'ai pas dormi de toute la nuit parce que papa il ronfle fort et en plus, il veut pas qu'on dit que c'est lui qui ronfle. (Le papa se marre derrière. C'est sûr que c'est lui, tu penses.)

- Tu sais maîcresse, ( ...) il est décédé, ça veut dire mort, mais moins grave que mort. (J'ai essayé de lui expliquer que le résultat était un peu le même quand même, il n'a pas voulu en démordre: décédé, c'est moins grave.)

J'en ai encore, tellement de choses à apprendre, je me dis souvent. 

Et une dernière pour la route: même avec ma collègue, qui pourtant a fait de la paléographie durant ses études, on a été proprement incapables de déchiffrer. On a bien compris qu'on nous demandait de dire la date svp, mais la date de quoi, mystère et boules de chewingue.


lundi 9 juin 2025

Petits bonheurs du lundi soir férié.

- la naissance d'un deuxième petit-enfant chez les amis chers, un petit Marcel. Le grand-père, inconditionnel de Proust, en a versé sa larmiche (le temps retrouvé, sans doute).

- Puceminus, qui a si bien donné satisfaction pendant son stage obligatoire de fin d'année qu'elle a été payée (miracle au pays des stagiaires pour deux mois) ET engagée (repayėe, donc, et plus cher!) ( bon: le SMIC, hein) un mois et demi de plus pour l'été. Elle ne se sent plus péter, je te dis que ça. Et elle est riiiche.

- la fin d'une échéance professionnelle un peu stressante et hoplà, c’est bouclé, envoyé, archivé. Champagne (virtuel), détente (réelle).

- profiter de ma Bėbézou d'amour un lundi férié. Quelle bonheur, quelle beauté, quel amour, cette petite fille. Je crâne pas: même si ce n'était pas la mienne, je le dirais.

-  me débarrasser de tout ce qui m'encombre dimanche prochain au toujours chouette bric à brac de près de chez moi. Tu veux des bouquins que je ne relirai jamais ou trois tupperwares sans couvercles, tu veux juste passer m'apporter un thermos de thé aux agrumes et me mettre à jour des derniers potins? c’est dimanche ou jamais.

Bref: du love, du bébé mignon, la fin de l'année qui est presque là et c'est pas dommage tiens, et des cerises presque mûres dans mon jardin. On est pas mal, là. 

dimanche 1 juin 2025

En passant par la Lorraine-neuh

Figurez-vous que l'Ours-mon-mari et moi sommes partis en croque-love du côté de Nancy et Metz en ce grand et chaud week-end prolongé (et pourquoi donc là-bas tu te demandes, mais parce que c'est notre droit fondamental, je te réponds), histoire de prendre l'air lorrain qui sent bon la mirabelle et le vieux pavé, et je te le dis tout net : ça m’a fait un bien fou au moral mais un mal terrible aux jambes, vu que comme toujours avec l'Ours, on a marché comme des possédés. La sciatique sournoise que je traîne depuis des mois et les pavés nancéiens de la place Stanislas (qui, entre nous, mérite chaque lettre dorée de son nom), se sont bien chargés de me rappeler l’existence de muscles dans mes mollets que je croyais morts depuis (au moins) les dernières manifs contre la réforme des retraites, (c'est dire s'ils étaient rangés des banderoles).

Et puis à Metz, on a vu dans la cathédrale les vitraux de Chagall flamboyants comme des rêves sous acides (mais pieux), et puis de l'ombre, des arbres et de la verdure partout en ville (ça nous a changé de Chartres, tu penses), et une dame qui promenait un lapin en laisse. J’ai trouvé ça poétique et inquiétant. Mais bon, j'étais peut-être un peu déshydratée à ce moment-là, quelle chaleur on a eue, doujézusse.

Bilan du séjour : les Lorrains sont bienaimables ma foi, j’ai  marché plus de soixante kilomètres en quatre jours (je jure), j'ai goûté une quiche lorraine (pardi) qui pesait son poids de tradition, de crème et de bonheur immédiat (au moins le poids d'un petit enfant, je dirais). Le cœur léger et les artères un peu moins donc, j’ai hésité très fort à ne pas rentrer du tout. J'avais repéré un banc au bord de la Moselle avec vue sur la vie douce.

Mais bon, les bêtes féroces étaient restées seules à la maison avec Puceminus, catsitter approximative, j'entends par là qu'elles n'étaient pas nourries avant son lever, midi au bas mot les jours de chance,  les pauvres chères, ça avait déjà bien duré assez cette petite plaisanterie, elles me faisaient dire.

Demain, c'est donc reprise du chemin de l'école, en fanfare (euh) pour les dernières semaines, je te fais pas un dessin. J’ai donc repris le collier, rangé ma maison et la valise, nourri les bêtes féroces. Et j’ai mis à charger mon téléphone, ma sciatique, et un soupçon de mélancolie aussi, parce qu’on ne laisse pas impunément un banc avec vue sur la vie douce derrière soi.

jeudi 22 mai 2025

Recevoir.

 - Recevoir un petit mot "Je t’aime maîtresse"  (et les S sont encore à l’envers, misèèère).

- Recevoir le silence suspendu dans la classe juste avant la chute de l'histoire que je suis en train de lire.

-  Recevoir une confidence  Tu sais, papa il pète toujours dans la voiture.

- Recevoir un mail de l’Inspection : objet:  "Urgent". Contenu : vide. 

- Recevoir des chocolats offerts A toute l'équipe des maîtresses, un grand merci! sorti d'on ne sait où ni pourquoi ni comment ni qu'est-ce par un parent qui nous faisait des doigts dans le dos en septembre. On les mange à la récré. L’humanité est pleine de nuances. 

- Recevoir ce que je n’ai pas demandé : des microbes, des jugements, des retards, des absences injustifiées, des menaces à peine déguisées, des sourires forcés, des confidences, après la pluie du beau temps, du stress, le bruit du monde, chaque jour, des coups d’épingles, encaisser, avaler des couleuvres, tenir debout grâce à la théine au chocolat et au sarcasme, sourire. Faire classe.

jeudi 15 mai 2025

La réunion péda du jeudi soir *.

Quelle bonne idée, non mais vraiment, la réunion pédagogique, en général, et le jeudi soir en particulier.

Les pauvres collègues sont déjà assis avec l'air morose et les yeux mi-clos, je me dis que ça commence bien, certains ont gardé le manteau (l'envie d'être là, vraiment), d'autres ont le cahier ou l'ordi ouvert, pour faire illusion, peut- être. Il flotte dans l'air comme une mauvaise odeur de cantine, mais on commence, allez, on est motivé: on a un ordre du jour et des bullet points. Il semblerait qu'on doive réfléchir à des choses hautement pédagogiques, alors qu’en vrai, on pensera juste à ce qu’on va manger ce soir et à si on osera enlever nos chaussures sous la table.

On ouvre un PowerPoint. Il fait quarante deux diapos. J'ai vu des thrillers avec moins de tension que ça, je rigole tout bas.

Il est question des valeurs de la République. Alors, j'ai fait classe debout à vingt-quatre miochons de moins de six ans pendant six heures avec des chaussures neuves, penser aux valeurs de la République là maintenant tout de suite bof, hein, tu imagines bien, mais j’opine mollement du bonnet. Je suis fatiguée. Et puis j’aime la République, dans l’absolu. Tout le monde s'est fait une raison de toute façon, on attend que ça passe, et effectivement, les anges passent, un par un, et aucun ne se prend les pieds dans le câble HDMI, dommage.

Et puis, tout à coup, au moment où tout le monde a sombré dans un coma pédagogique profond, on sonne au portail. Miracle, une distraction, de l'action, quelque chose. La femme de ménage vient nous avertir qu'il y a un livreur de sushis, pour Bastien. Or de Bastien, il n'y a pas chez nous. On rit, on propose de garder les sushis quand même. Ou de garder le livreur, à défaut. La femme de ménage dit que non, il est moche. Plus raisonnablement alors, dans un consensus d'une rare efficacité, on se dit qu'il est grand temps de rentrer, si c'est l'heure des sushis pour certains, ce n'est sûrement plus l'heure de réunionner pour nous, on se lève et on se casse et la pédagogie attendra bien encore un peu.

* Une histoire toute fraîche et à peine exagérée.

dimanche 11 mai 2025

Des petits bonheurs #4

- faire classe un jour par semaine seulement, pendant trois semaines d'affilée (mais parfaitement), hmm. Dans la même veine: ne plus avoir à mettre mille petits doigts dans les gants, ni à attacher les manteaux avant la récré, bronzer des jambes pendant les services de cour (d'une pierre deux coups) (#vismaviedeproffeignassepayeearienfoutre), et pour finir: compter le nombre de jours de classe qui me restent jusqu'aux grandes vacances (spoiler: plus beaucoup) (oui, j'en suis là) (j'en ai pas parlé beaucoup je crois, mais cette année, j'ai une des pires classes de ma carrière ever).

- deux nouveaux très chouettes projets qui se dessinent avec la troupe (allégée) des théâtreux, les envies qui prennent forme, les textes qu'on cherche, qu'on trouve, qu'on assemble.

- les verres en terrasse avec les amis chers. (Discussion principale des Chartrains ces derniers jours: faut-il montrer sa réprobation absolue à la pose des parasols à 300 000 euros à la place des arbres coupés en ne fréquentant plus les cafés sur la place de la cathédrale, hum?)

- ma Bébézou mignonne qui a posé ses pieds dans le sable vendéen ce weekend pour la première fois et qui, (merveille!), a une dent (deux, même, apprends-je à l'instant)!


dimanche 4 mai 2025

Le coeur vendéen, la Poste et la serrure trois points: tragi-comédie en trois actes. (Une histoire de clés, avec une morale au bout.)

Laissez moi vous conter la bien sombre histoire des clés de la maison vendéenne du père de l'Ours envoyées par la Poste (voilà, vous frémissez déjà) par Minipuce à son cousin, Neveu aîné et aimé, et perdues entre Nantes et Rouen, on s'en serait douté, et ça ne serait pas si grave s'il y avait dans un quelque part identifié (au moins dans une mémoire) un double de ces clés, si tous les membres de la famille ne voulaient pas un peu aller y passer le weekend ces temps-ci (l'affaire prenant donc une tournure collective, quasi syndicale), et surtout ce ne serait pas si grave si, bien que l'adresse de la maison ne figure heureusement pas sur le trousseau perdu, celui-ci n'était néanmoins pas orné d'un somptueux porte-clés en forme de coeur vendéen (ben tiens) alors que le nom des cousins, bien identifié comme expéditeur et destinataire sur le paquet perdu, est le même que celui du grand-père qui figure dans les pages blanches (livre de chevet des cambrioleurs dans les thrillers familiaux). Autant laisser une boussole, un plan d'accès et une invitation à une fête Cambriolez-moi, je suis sympa, hein. Bref, c'est une sombre histoire de trousseau de clés perdu devenu catalyseur de chaos qui a bien fait tourner le lait de toute la famille pendant plusieurs jours, les ondes de stress vibrent à travers les générations, le coeur vendéen se fissure, les deux cousins sont bien emmerdés, surtout celui qui partait pour un super weekend prévu de longue date avec ses potes (gros programme, gros enjeux), et le grand-père se voit déjà devoir changer les serrures trois points-très chères, au moins un bras et un demi-panier de crabes, si j'ai bien compris. 

Et puis on  ne sait pas comment ni pourquoi ni qu'est-ce, mais sous nos yeux zébahis, le colis pourtant déclaré définitivement perdu par la Poste ça arrive parfois il faut vous faire une raison, arrive sans crier gare un beau matin dix jours plus tard dans la boîte aux lettres du neveu, la veille de son départ pour la Vendée avec ses potes,  alignement des planètes, bénédiction postale, justice cosmique, toujours y croire, même quand noir c'est noir il n'y a plus d'espoir, toussa.

Tout ça pour dire: n'envoyez jamais de clé par la Poste, ne confiez pas les clés de la caravane à vos mioches, même grands, même quand ils savent lire, conduire et payer leurs impôts. Ne faites pas d'enfants, pour aller plus vite.

lundi 21 avril 2025

Vrac, micmac et foutrac de fin de vacances et de lundi pascal*.


Alors, ces vacances? Elles sont finies, c'est bien dommage, tu te doutes. 
Mais on a fait le plein de Bébézou mignonne, qui a fait un petit séjour de deux nuits trois jours à Chartres tout seule comme une grande chez Mamiépapizou, pas dépaysée pour un sou, mangeant jouant dormant riant comme à son habitude, un amour de bébé. J'avais un peu oublié qu'on ne dort que sur une seule oreille la nuit, et puis la quantité de linge à laver sécher ranger, tout comme l'odeur -euh- du lait caillé sur les bavoirs, tout ça, ça m'a un peu rajeunie, tu vois. 
Et puis il y a eu aussi ce chouette séjour en doudou-croque-love avec l'Ours, Marseille, Aix et Cassis, sous un soleil magnifique, mon podomètre m'a indiqué qu'en quatre jours, nous avions marché plus de 66 kilomètres, (et je le crois, peuchère.) 
Et puis nos filles étaient là aussi, hein: la Mini de passage quatre jours (dont deux en télétravail et deux à Paris avec sa soeur, hum) et la Minus, en stage deux mois à Chartres chez papamaman.

Pour mon plusse grand plaisir à moi, c'est reprise demain, donc. Comme je n'ai pas ouvert mon cartable depuis deux semaines, et que j'ai du sommeil en retard, je vais le payer, c'est sûr. Et les premières semaines vont commencer viteuf avec des rendez-vous, des sorties scolaires et pas mal de paperasse. Et avec deux représentations la même semaine à venir avec la troupe des théâtreux, mercredi soir dans un resto-bar (si!) et samedi soir en sélection officielle dans le beau théâtre à l'italienne d'une des sous-préf du département (hé hé) (je crâne), hâte, hâte. 

 * tu parles d'un lundi de Pâques, hein: en sus des cloches de la cathédrale qu'on a entendues tout le weekend comme d'habe en cette saison, on en a sonné encore 88 aujourd'hui, comme si ce n'était pas déjà bien assez, à cause de tu sais quoi, pff.

dimanche 30 mars 2025

Les petits bonheurs #3

- Voir ma Bébézou deux fois dans une même semaine. 
- Les photos de la première baignade à la piscine de Bébézou.
- Le bel anniversaire surprise de l'autre grand-mère exceptionnelle de Bébézou.
(Oui, il y a beaucoup de Bébézou dans ma vie.)
- Une balade contée dans les bois avec mes petits élèves pas si ratée que ça, tout compte fait. "On va compter jusqu'à combien, maîcresse? "
- Le chouette voyage en doudou-croque-love avec l'Ours qui se profile, après cette dernière semaine d'avant vacances.
- Ce beau prin-temps qu'on nous promet pour la semaine.

Pour contrebalancer un peu, vu que la vie n'est pas un long fleuve tranquille, tu sais: 
Tu te souviens que le maire de notre bonne ville de Chartres est un fieffé imbécile (pour ne pas dire un con, ça déplaît à ma mère quand je suis vulgaire), qui entre autres crétineries, a fait il y a peu abattre, sans raison aucune si ce n'est pour bétonner intégralement la place, les arbres qui ombrageaient un peu et embellissaient beaucoup les abords de la cathédrale. Ordonques, maintenant qu'il se rend compte qu'on va un peu péter de chaud aux beaux jours, il fait installer pour, tiens toi bien, 300 000 euros (un 3 et cinq 0, tu lis bien) 32 parasols dont il nous assure qu'ils "tiendront au moins 5 ans" et dont on espère qu'à ce prix-là ils sont brodés de fil d'or. Les parasols à led au lieu des arbres et des chants d'oiseaux, le gars qui a tout compris.*
 


* Et qui s'amuse beaucoup à traiter publiquement les écolos locaux de brocoli brothers et de khmers verts, au passage.