Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

lundi 10 novembre 2025

Brève d'école.

(Pendant que j'attache les manteaux, moment des confidences par excellence):

Toi, tu es la cheffe des dames. Mais sauf que t'as pas de couronne.

- (Si. J'ai une couronne administrative, ça s'appelle. Elle est faite de remontée d'effectifs, de circulaires et de formulaire d'accidents bénins.)   C'est parce que je la cache dans mon tiroir secret.

- Ah. (dubitative) Toi, t'es la cheffe des dame, mais c'est F. (la dame de cantine ndlr) qui est la vraie reine en vrai. (sentencieuse) Parce qu'elle, elle a sa couronne tous les jours! (sa charlotte de cuisine, donc. A chacun son règne.)

dimanche 2 novembre 2025

Fin de vacances, envoyez du renfort.

Je ne voudrais surtout pas avoir l'air de me plaindre de tout ce qui m'arrive, mais c'est un fait: ces vacances ont filé comme une récré de dix minutes et je vais reprendre le chemin de l'école fatiguée. Euh, exténuée, même. [Et ça tombe mal, parce qu'il ne vous aura pas échappé que ce que dans notre jargon de maîcresses nous appelons la très redoutable P2* est la plus dure de l'année (juste un peu devant l'interminaaaable  P5**].

C'est que j'ai alterné les marathons, figurez-vous.

L'un au soleil en marchant 117 km et 620 m (mon podomètre faisant foi) en une semaine de tour de la (côte Ouest de la) Sicile, c’était beau, c’était chaud, c’était l’aventure (sauf que l’aventure, voyez-vous, c’est crevant.)

Le marathon du stress, de l'attente et des mauvaises nouvelles qui tombaient en escadrille aussi, tu imagines bien, pour Minimignonne et pour le tout petit Bébézou alternativement, alors qu'on était loin et qu'on ne pouvait pas faire grand chose pour eux.

L’autre marathon chez moi tout de suite après, à courir derrière ma Bébézou mignonne, qui galope désormais, armée d’un biberon et de compotes de poire, à porter dans les escaliers, à soulever du lit, de la poussette, de la baignoire. Réflexes affûtés, somnolence nocturne et vigilance diurne à 360°. Présentement, je n'ai plus de dos, je jure.

Et puis, comme si j'avais besoin de ça, j'ai dû gérer aussi les états d'âme des bêtes féroces, non mais sans blague, l'une jalouse comme un pou de la petite et boudant dans son coin, l'autre terrorisée par elle et se terrant dans mon placard à culottes.

Il y avait bien de quoi fatiguer une grand-mère, hein. Mais contre toute attente, je suis toujours vivante. Et je me reposerai en classe dès demain, allez.

A part ça, j'ai bien aimé Tant mieux d'Amélie Nothomb [mais Bellzouzou l'Aïeule, non: elle a trouvé ça complètement invraisemblable, l'histoire de l'arrière-grand-mère sadique et serial killeuse de chats (j'ai fermé les yeux à ce passage-là)], et Kolkhoze d'Emmanuel Carrère m'a (tellement agréablement) accompagnée durant mon périple en Sicile.

Et mon Bébézou deuxième du nom, valeureux petit combattant, a déjà bien dépassé son poids de naissance et pèse ce soir 1 kilo et 706 grammes, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup.

 

* P(ériode)2 =  entre vacances d'automne et vacances de fin d'année, l’équivalent scolaire du col du Galibier, sans les paysages.

** P5 = la dernière période de l'année scolaire, celle où on trouve que L'éternité est bien longue, surtout vers la fin. (W. Allen) 

lundi 27 octobre 2025

(toujours plus de) Bébézou(s)

Figurez-vous les amis que je m'apprêtais ces jours-ci à vous faire une grande annonce et que je ne comptais pas ménager mes effets, hé hé.

Mais je n'ai même pas eu le temps de vous annoncer que Tadaaaaaam! après 2024, qui avait été un  excellent cru pour la famille Zouzou, 2025 ne se terminerait pas sans qu'elle s'agrandisse de nouveau, avec l'arrivée d'un petit Bébézou second

(Tu lis bien. Hiiiiiiiiiii.)

ou bien que ce serait pour les tout premiers jours de 2026, on n'était pas à un réveillon près (il choisira lequel (réveillon) il veut vous gâcher, avait dit l'échographiste, poète du gel froid sur le bide, à Minimignonne)* 

Je n'avais pas encore eu le temps de me réjouir de tout ça avec vous, donc, 

que, Tadaaaam again!, Bébézou second est arrivé comme un coup de vent un jour de tempête (littéralement), trèèès en avance donc, et alors même que l'Ours et moi étions en vacances en Sicile. Il a le sens du timing, ce petit, on peut dire. 

Nous voilà donc encore un peu plus riches d'un Bébézou nouveau, mini-format mais maxi-volonté, qui a décidé de faire de sa couveuse son spa personnel et qui mène sa barque comme un roi, qu'il est (indice), avec sa petite tête du gars qui sait ce qu'il fait (grandir, grossir, pour pouvoir rentrer vite à la maison faire son grand numéro) (plan en trois étapes, solide, validé par la néonat).  

Alors disons le comme ça: nous, on ne gère rien, à part les émoticônes en petits cœurs qui sortent des yeux et les points d'exclamation envoyés en réponse aux photos qu'on nous envoie, mais ses parents, aaah ses parents, ils tiennent la baraque comme des héros increvables, ils parlent déjà l'incubateur  et le langage des bips couramment et vivent dans cette étrange temporalité du service néonat où le jour et la nuit se confondent et où chaque gramme gagné  est un gramme gagné qui vaut cher. Mignonne, ma bru fantastique, avec sa petite Bébézou d'un an tout rond et son tout petit Bébézou* préma, elle même pas très en forme (euphémisme léger), mais tout en courage, solide et droite dans sa blouse d'hôpital. Brisefer, sur tous les fronts.

Moi, ce à quoi j'ai pensé presque toudsouite, figurez-vous, c'est que Bébézou second, même pas treize mois d'écart avec sa sœur, fera donc sa rentrée en petite section à presque trois ans, un an après elle, et que les pauvres Brisefer et Mimignonne seront plongés (namé rendez-vous compte) deux années de suite dans les affres des grands méchants Bac et Parcoursup (je cause même pas des tables de multiplication). Oui, parfaitement, j'ai une façon de voir les choses de la vie bien à moi, mais il se trouve que je suis prof, deux fois fille, quatre fois petite-fille et au moins une fois (faut que je demande à l'Aïeul) arrière-petite-fille, soeur, belle-soeur, épouse, trois fois nièce, et cousine de prof** (mais pas mère ni tante de prof, la nouvelle génération a flairé le danger à temps et s'est réorientée vers la vie normale semble-t-il et c'est toujours ça que Poutine n'aura pas), 

vous voyez bien que ce n'est pas tant un choix de ma part qu'un lourd capital génétique (n'est ce pas).

Ce qui est sûr aussi, c'est que je ne me vante pas sur les toits d'être deux fois grand-mère, aah ça non. Autant j'ai crâné à mort à la naissance de Bébézou première, autant fouhlàààà, je dis rien cette fois-ci, hein. Ça fait mémère, deux fois grand-mère, je trouve. Je compte sur votre discrétion, bien entendu. (Mais je me suis quand même empressée d'annoncer la nouvelle à mon copain théâtreux en lui disant qu'il n'avait désormais plus que douze petits-enfants de plus que moi. Il a eu l'air de commencer à s'inquiéter un peu.)

Bref, je ne voudrais pas virer mièvre (c'est pas du tout mon genre), mais j'ai le coeur rempli d'impatience de pouvoir serrer bientôt petit Bébézou second dans mes bras. J'ai déjà mis la table familiale en position rallonge déployée, c'est pas demain la veille que mon pull ne sentira plus le lait caillé, et mon nouveau titre ronflant, c'est Mamizou, grand-mère saison 2  ****, ça, ça en jette.  


* je ne voulais pas faire de divulgâching au bout de six lignes, mais: il a choisi de ne pas choisir.

** j'ai bien conscience que pour suivre ce blog, désormais, il va vous falloir un petit carnet généalogique griffonné à côté de vous ou bien vous êtes foutu: déjà qu'il y avait Minipuce, Puceminus et Minimignonne, un Aïeul et une Aïeule, une Bête féroce ancienne et une Bête féroce nouvelle, alors si en plus il y a deux Bébézou, hein. Moi même, parfois, je relis mes propres fiches pour m'y retrouver dans qui est marié à qui et quel chat mord qui.

*** un Rectorat familial à moi toute seule, quasi. 

**** que je vais m'empresser de faire broder en lettres d'or sur mes tote bags. 

 

samedi 18 octobre 2025

Vacaaaaances!

Eh ben c'est pas dommage, hein.

Je vous quitte donc pour quelques jours. Au menu: de la Sicile, et puis du Bébézou en libre-service pour la seconde mi-temps, autant vous dire que je ne vais pas mourir de faim, ni d'amour.

Allez, baci baci mes zamis, on se retrouve dans environ dix kilos de pâtes et dix kilos de bébé mignon, soyez sages (ou bien, comme moi: faites semblant). 

mardi 14 octobre 2025

 

Samuel Paty (1973-2020)

Agnès Lassalle (1970-2023)

Dominique Bernard (1966-2023)

mercredi 8 octobre 2025

Brèves d'école

Le père qui vient nous dire que son fils se plaint qu'on l'empêche d'enlever son manteau pendant la récré, et le même jour un autre qu'on ne veille pas assez à ce que son enfant soit bien couvert pendant les récrés et que c'est pour ça qu'il est encore malade (ouverture du grand complot des enseignants contre la thermorégulation des enfants) (nous on rame pour que les cahiers soient bien signés et rendus, pour que les parents assistent aux réunions de rentrée, accompagnent aux sorties, répondent aux demandes de rendez-vous pédagogique, acceptent l'idée d'un petit bilan chez l'orthophoniste ou chez le psy sco, entendent ce qu'on a à leur dire de l'attitude de leur mouflet, s'intéressent un peu à ce qui se fait en classe. Mais c'est bien souvent des histoires de bonnet perdu qui motivent à fond les parents à venir nous voir).

La mère qui me demande ce qu'on a prévu de faire à l'école pour Halloween. (Regarde-moi bien dans les yeux: mais parfaitement R.I.E.N) .

La mère voulant absolument candidater à l'élection des parents d'élèves élus au conseil d'école (quoique ne s'étant jamais manifestée et n'ayant participé à aucune réunion préparatoire), qui bien renseignée et pointilleuse*, exige de figurer sur la liste unique au tout dernier moment, se fâche avec les autres parents candidats qui ont passé un temps fou à tout préparer (sans elle, donc), tout ça pour une position en 11ème place, c'est-à-dire 5ème suppléante (qui ne siègera jamais, donc). Oh et puis réflexion faite, nan, elle veut remonter dans la liste pour siéger, et fait refaire les bulletins de vote deux jours avant la distribution du matériel de vote aux familles, - certains candidats historiques décident de jeter l'éponge du coup, ah ben tiens.

'Reusement que parfois dans la boîte aux lettres de l'école je trouve un courrier d'un ancien (petit mignon) qui me sauve la semaine:

 

 * adjectif officiel , tu penses bien que dans ma tête, c'en est un autre.

dimanche 5 octobre 2025

Le weekend du grand Rien.

Le weekend du grand Rien, c'est le weekend où tu avais prévu d'aller à Orléanscity acheter ses premières chaussures à Bébézou avec Minimignonne et claquer la bise aux Aïeux, mais tu es tellement fatiguée de ta semaine (et de celles d'avant) (et de celles à venir), et déprimée par l'automne qui s'installe, [et puis l'aïeule ta mère t'appelle vendredi soir pour te déconseiller vivement de venir parce qu'on annonce la tempête du siècle (ce sont ses mots, tu te doutes, et elle y met la même intensité dramatique que si tu devais traverser l'Atlantique en pédalo) (en matière de danger, elle s'y connaît je te ferais dire, elle a un diplôme, une médaille et une expérience vécue d'au moins trois tempêtes apocalyptiques dont une qui avait reversé la poubelle jaune sur le trottoir)]

que, bref, tu restes ici tranquiloubilou, avec ta pile de livres qui te regarde avec amour et aussi un peu de jugement vu que tu n'as rien de rien lu depuis l'été, tu bois du thé au jasmin fumant avec tes Chatounnes sur le ventre, tu ne quittes ton pyj en pilou que pour aller au ciné avec l'Ours le samedi (Un simple accident de Jafar Panahi, palme d'or 2025, très bien) et boire un verre et potiner avec copine F. le dimanche, et ça te va très bien, un weekend du grand Rien.

dimanche 28 septembre 2025

Les petits bonheurs#8



- Les premiers pas de ma Bébézou, pilepoil le jour où on fêtait son premier anniversaire en famille élargie, timing absolument parfait, performance live et sans filet. Il faut dire qu'il y en avait du (beau) monde pour lui tendre les bras et l'encourager, on se serait cru un soir de première sur Broadway. Mais quelle mignonnerie, cette petite fille (je vous l'ai déjà dit?)

- Le beau temps qu'on a eu ce weekend, doujézu. Si jamais on est vieux à partir du jour où on devient comme sa mère sensible au temps qu'il fait dehors, et qu'on pense que Ooh ça fait du bien, ce petit rayon! en tapotant ses articulations, me voilà alors officiellement vieille. 

- Ah, et last but not least: depuis jeudi après-midi, j'ai le sourire greffé à ma face en pensant que Sarkozy dormira bientôt quelques jours au moins en prison. Alors on imagine bien qu'il sera dans une cellule VIP avec service en chambre, matelas à mémoire de forme et menus sans gluten, mais quand même, avec ma cop Névrose, on s'est bien marrées à imaginer tout ce qui, en sortant de la douche, sur un malentendu, pourrait lui arriver là bas et l'empêcherait de dormir la tête haute, le pôv bichon.

dimanche 21 septembre 2025

Vrac, micmac et foutrac du dimanche soir.

Ce weekend, j'aurais adoré être à Nantes avec Minipuce pour voir Zeus le cheval, mais j'étais bloquée ici vu qu'on jouait avec la troupe des théâtreux deux fois de suite, ce qui était pas mal quand même aussi, il faut bien dire. D'autant que c'était les deux dernières représentations pour toute la vie entière de la pièce qu'on traine depuis neuf ans (neuf.ans. J'ai fait le calcul, c'est plus long que certains mariages), que des théâtreux des temps anciens étaient venus nous voir jouer, dont notre tout premier metteur en scène, et qu'on a fait une fête ensuite, je te laisse imaginer. Une page qui se tourne et désormais d'autres projets les uns les autres, les uns avec les autres.

L'autre jour, des parents d'élève étaient tout contents de me dire que la grand-mère de leur fils s'appelait  [prénom rare de pomme de terre] comme moi (truc de fou, statistiquement improbable et c'est même pas la première fois que ça arrive, en plus*). Aah ça, j'ai dit. Et, curieuse, j'ai demandé comment la grand mère se faisait appeler, dites moi un peu, juste pour savoir. Ben: Mamie [prénom rare de pomme de terre], m'a t'on répondu. Aucune originalité dans le choix de son nom de grand- mère, j'ai pensé. Moi Mamizou, de mon prénom ridicule, pardon mais j'ai révolutionné la grand-maternité, je me suis inventé un blaze, une identité forte (Je suis snob, je sais, on me l'a déjà dit. Mais je choisis snob direct plutôt que Mamie banale, merci bien.) 

A propos de grand-mère, tu le crois, ça, qu'on fêtera dans quelques jours le premier anniversaire de ma Bébézou mignonne? Mais comment on vivait avant la naissance de cette petite(-)fille, c'est la question que je me pose tous les jours depuis un an. J'arrête là, je pourrais devenir sentimentale.

dimanche 7 septembre 2025

Les petits bonheurs#7

 - Les bric à brac du dimanche matin (pour encore un mois et youpiyeah accroche-toi à tes tongs.)

- Le joli déjeuner champêtre au bord du Loir chez l'ami cher qui s'est offert un petit bout de terrain avec juste un cabanon, un ponton et une barque dessus pour venir pêcher à ses heures perdues. Nappe à carreaux, saucisson et grand soleil (bon, les moustiques avaient eux aussi réservé leur table, hein), un petit chiot tout foufou qui court partout et une envie folle de sauter à l'eau avec lui (seule la crainte de choper une mycose phosphorescente m'a retenue).

- l'Ours-mon-mari qui gère tout seul cette année le milliard de prunes tombées dru et pourrissant vite du prunier fou comme si l'apocalypse était prévue pour mercredi. Déjà transformées en une bonne cinquantaine (et c'est pas fini) de pots de confiture, on peut tartiner la moitié des baguettes de l'Eure et du Loir, alors si quelqu'un veut du stock pour monter une barricade, qu'il passe commande. (Les amis les voisins les collègues rasent les murs, de peur de repartir avec encore un cageot sous le bras.) 

- Et Bayrou qui dégage demain. J'ai une envie folle de lui tenir la porte façon majordome Après vous cher ami, et de la lui claquer dans le dos, pas toi ? Allez François, bisous, et sans rancune (euh. si, quand même.)

mercredi 3 septembre 2025

Brèves d'école

 - Une maman a appelé trois fois en juin pour inscrire son fils alors qu'elle n'était pas encore domiciliée sur la commune. Autant dire que je ne pouvais pas faire grand chose pour elle. Fin août, je vois que le gamin a été inscrit en mairie, j'écoute la messagerie vocale accumulée pendant les vacances: soixante quatorze (peu ou prou) appels en absence du même numéro, le sien. Elle appelle tout de suite après: ça y est, c'est bon? il est inscrit mon fils?je peux venir visiter l'école? je peux venir vous parler? je peux venir rencontrer la maîtresse? Vous pouvez me dire ce qu'il faut apporter comme affaires? Vous pouvez me dire ce qu'il va manger la première semaine? Mais eeeeuh.

 - Vendredi, pré-rentrée, il manque toujours une maîtresse à l'école. Au petit matin, j'appelle le service des remplacements pour réclamer un remplaçant, de préférence quelqu'un qui tienne la route (je le dis avec diplomatie, un peu entre les lignes, ambiance feutrée et confidences), quelqu'un qui soit prêt à remplacer l'année entière, et surtout, surtout: quelqu'un qui connaisse la maternelle et qui aime ça (pardi)(tu le sens, le vécu?). Bref, j'expose, j'explique, j'argumente, j'y mets fermeté et trémolos, en dosant savamment. J'ai l'impression d'avoir été entendue (je vous ai comprise), on m'assure qu'on me rappelle tout de suite pour me donner un nom, je suis confiante, l'année n'a même pas commencé, ils n'ont que l'embarras du choix pour nous trouver quelqu'un avec le bon profil, je vaque à mes occupations. Le midi toujours pas de coup de fil, je rappelle. On me dit qu'on ne peut rien me dire par téléphone (ah, tiens?), mais qu'on va m'envoyer un mail avant 13h30. Toujours rien en milieu d'après-midi, le temps presse, je rappelle. On me passe une autre personne, je réexplique tout depuis le début: oui, quelqu'un qui tienne la route (avec diplomatie, un peu entre les lignes, ambiance feutrée et confidences), quelqu'un qui soit prêt à remplacer l'année entière, et surtout, surtout: quelqu'un qui connaisse la maternelle et qui aime ça (pardi). Bref, j'expose, j'explique, j'argumente encore, je supplie presque car je suis de plus en plus désespérée (vendredi fin d'après-midi et une classe sans enseignant lundi matin, l'ambiance est joyeuse, tu imagines) On m'assure que j'ai été entendue (je vous ai comprise), qu'on s'en occupe immédiatement. Effectivement, dans la foulée, je reçois un nom, puis le coup de fil d'une maîtresse remplaçante adorable, mais un peu bouleversée: elle débute comme remplaçante, elle n'a jamais fait de maternelle et a priori elle n'aime pas trop ça.*

- Il y a une maman de petite section qui était un peu contrariée (euphémisme doux) que la maîtresse lui ait gentiment fait comprendre, le jour de la rentrée, qu'il était maintenant (grand) temps de quitter la classe, parce qu'elle avait un contrat avec son fils, qui devait lui dire Je suis prêt, tu peux t'en aller. Signal qu'elle attendrait encore asteure, si tu veux mon avis. (Quand les couneries sur internet ont remplacé le bon sens près de chez vous, pff).

- dans la même veine, j'apprends qu'il y a désormais des collègues qui demandent l'autorisation des parents pour accrocher dans les couloirs de l'école les dessins de leur gosse. Apportez-moi ma retraite toudsouite, je vous prie. 

 - Etait-ce une bonne idée, vous croyez, de mettre Nelïa et Neïla dans la même classe, hmm?

 

* fin du suspense: tout est finalement rentré dans l'ordre; la pauvre collègue s'en est retournée en élém et on a gagné quelqu'un qui tiendra la maternelle, la route et la distance), ouf.

mercredi 27 août 2025

Grande(s) vacance(s)

Je m'aperçois, enfer et stupéfaction, que je suis partie fin juin, en pleine canicule, sans vous dire au revoir ni vous souhaiter les vacances bonnes, et sans vous dire de bien vous hydrater, je ne me l'explique pas, je ne suis pas si malpolite d'habitude, hein.

Cette grande vacance, c'était du Tarn joli (et chaud, mandieu mandieu), Castelnau de Montmirail, Gaillac, Cordes-sur-Ciel, Lautrec, et puis Albi, quelle merveille des merveilles cette ville, si ça n'est pas à Dinan, c'est là que j’emmènerai mon Mads finir nos vies loin du monde.  C'était aussi toute la familleZou réunie dans la piscine autour de Bébézou (et ses trois dents), qui a trouvé le moyen d'attraper la varicelle (mais pas forcément dans la piscine, je veux dire) (rien qui puisse entacher son sommeil, son bel appétit, sa bonne humeur et sa mignonnerie, de toute façon), qui a fait coucou de la main à tout, gens et choses, poules et tuyau d'arrosage, tout le temps (et pas seulement dans la piscine) (un bel avenir de princesse d'Angleterre, si tu veux mon avis), a appris à faire du vent avec sa bouche en cul de poule et pfff pfff, et qui a fait ses premiers pas à quatre pattes (quand elle n'était pas dans la piscine, tu te doutes) et qui s'est endormie dans la poussette systématiquement pendant les balades avec toujours une rare élégance (flasque).


Ensuite, tu te doutes parce qu'on ne change pas une vacance qui gagne, ça a été de la Vendée sauvage. Avec toutenvrac des ventrachoux de la plage des glaces fondant plus vite que mes bonnes résolutions péda de septembre. Bébézou y a été le centre du monde de la famille élargie, a mangé du sable,  pris son premier bain de mer et fait son baptême de bain du soir sur la terrasse dans le caravelle 500 orange et bleu familial, qui a l'hérédité dans la coque puisqu'il a connu, stoïque, tous les popotins dodus de la famille sur trois générations, du maillot de bain en laine de Papizou jusqu'aux couches dernier cri de Bébézou première, et qui flotte encore vaillamment, comme si de rien n’était, le brave. 

Mais les vacances, ça a été aussi l'Ours qui a encore fait des siennes, vu qu'il faut toujours qu'il se fasse remarquer. Une fois rentré à Chartescityville figurez-vous qu'il s'est mis en tête de louer une nacelle verticale pour accéder au toit de la maison, pour poncer et vernir des poutres absolument invisibles de tout le monde sauf de lui dont il avait décrété qu'elles en avait un besoin absolument nécessaire et urgent, comme lui de cette nacelle, tellement plus pratique et surtout: tellement moins dangereuse que sa grande échelle. Ravi que le loueur qui ne lui ait pas réclamé son habilitation à conduire un engin pareil (habilitation que, tu te doutes, il ne possède pas), il s'est empressé de faire mumuse avec son jouet et de monter là haut illico presto. Comme j'étais sûre d'avoir la paix pendant un bon moment, je n'ai plus pensé à lui, et j'ai fait d'autres choses dans la maison, genre du repassage en musique, avec mon casque sur les oreilles (détail qui a son importance), jusqu'à ce que, haaaaaaaaaaan, stupeur et tremblements, je me retourne subitement pour voir mon voisin chez moi - un voisin au troisième degré, je dirais, du genre que je ne connais que de vue et à qui je n'ai jamais dit plus que bonjour-bonsoir-, mon voisin de l'autre côté de la rue, donc, là debout devant moi dans ma maison, qui me dit sans rire que Hééé, y a votre mari qui est coincé là haut! Il vous appelle depuis tout à l'heure mais vous répondez pas!  Bref, l'Ours a passé un bon moment sur sa nacelle, entre le moment où il a beuglé mon nom dans le vide intersidéral, celui où le voisin a entendu ses cris, s'est décidé à venir voir ce qui se passait puis est entré me prévenir, et celui où le loueur de nacelles verticales est enfiiin venu changer la batterie défectueuse, il y a bien eu une heure ou deux, mais je lançais des cacahuètes à l'Ours pour le distraire et, étonnamment, il prenait la chose plutôt bien. Franchement, t'as vu? la nacelle, c'est quand même vachement moins dangereux que l'échelle, hein.

Bon, comme j'ai dit que ça suffisait les couneries, il a fait des confitures avec tout ce qui est tombé du prunier fou, qui a encore sévi. Quand on mange sur la terrasse, on reçoit des prunes sur la goule. Heureusement que c'est pas des noix de coco, on se dit à chaque fois.

Bref, les vacances, c'était bien chouette et si on pouvait éviter de regarder le calendrier tout de suite, ce serait pas mal. Mais bon: il paraît qu'on ne peut pas faire croire éternellement à son agenda qu'on est occupée à barboter avec Bébézou dans une bouée canard jaune au large de la Vendée.

 


[Post-scrotum: j'ai fait un peu descendre ma pile de livres en attente: Numéro deux de David Foenkinos, qui m'a beaucoup plu, La taille de nos seins d'Agnès Jaoui et Vous parler de mon fils de Philippe Besson, tous les deux se lisant vite et bien mais s'oubliant tout aussi vite, et Nous serons des héros de Brigitte Giraud, (toujours) très très (très) bien.

Et puis qu'apprends-je? qu'Henri Girard, accusé d'un triple meurtre (son père, sa tante et la bonne) en 1941 et dont Philippe Jaenada, en reprenant l'enquête de façon ultra minutieuse (et sur 643 pages!), a convaincu avec La Serpe ses lecteurs (par milliers) de l'innocence, avait avoué dans les années 70 sa culpabilité à sa fille. C'est bien lui qui avait fait le coup. Ah bah ça.]

dimanche 29 juin 2025

Cette fin d'année n'en finit plus, mandieu mandieu. On croyait pourtant en avoir terminé avec la grande sortie et le pestacle, avec la visite de la grande école, avec les cahiers et travaux divers, avec les évaluations qui sont faites, signées et rendues aux parents, avec les commandes pour l'an prochain, avec les dossiers pour le CP qui sont partis, avec les inscriptions, avec le recrutement du jeune en service civique. Ben non, on a encore une semaine de garderie nationale à faire figurez-vous, alors que des familles entières sont déjà parties sans vergogne en vacances anticipées et qu'on pète de chaud dans les classes sans clim sans ventilo et sans scrupule (28° en bas et plus de 30° dans les classes à l'étage la semaine dernière, je n'ose même pas imaginer la semaine à venir). Ah oui, il faudrait raccourcir les vacances d'été, nous disait-on?

dimanche 22 juin 2025

Les petits bonheurs #6

Je dis ça et tu en fais bien ce que tu veux, mais on a tout intérêt à les rechercher, nos petits bonheurs, ces jours-ci, hein. Les nouvelles du monde ne donnent pas follement envie de grimper aux murs sur un air de guinguette, tu dois bien voir de quoi je parle. Et puis cette année scolaire qui se tire et s'étire, c'est terrible, on n'en verra donc jamais la fin? Alors se dire qu'on a des gens à aimer, des chats à caresser, et un beau Danois qui nous attend quelque part, c'est toujours ça de pris et ça ne peut pas faire de mal, nan?

 - ma Bébézou (who else?), qui atteint l'âge que j'aime tout particulièrement. Entendons-nous bien, j'aime les bébés et les pitits zenfants tout le temps, jusqu'à l'âge où ils virent adoleschiants, mais (presque) 9 mois, l'intérêt pour tout, les rires aux éclats et les petits coucous mignons de la main pour dire bonjour aux gens aux choses aux forêts au monde, je fonds.

- des vacances d'été qui se précisent, avec famille réunie dans son intégralité, manigance céleste discrète et dates qui s'alignent. 

- m'être débarrassée de pas mal de choses encombrantes à mon bric à brac dimanche dernier. En sus: avoir passé la journée avec Puceminus, vu des copines, potiné à mort avec ma voisine de stand, bien rigolé avec certains clients (oui, j'ai des clients, tu crois quoi?) 

vendredi 13 juin 2025

Brèves d'école (tu sais maîcresse)

- Tu sais maîcresse, il ne faut suuurtout pas avaler son chewing gum, parce que sinon, il colle au coeur.

- Tu sais maîcresse, j'ai pas dormi de toute la nuit parce que papa il ronfle fort et en plus, il veut pas qu'on dit que c'est lui qui ronfle. (Le papa se marre derrière. C'est sûr que c'est lui, tu penses.)

- Tu sais maîcresse, ( ...) il est décédé, ça veut dire mort, mais moins grave que mort. (J'ai essayé de lui expliquer que le résultat était un peu le même quand même, il n'a pas voulu en démordre: décédé, c'est moins grave.)

J'en ai encore, tellement de choses à apprendre, je me dis souvent. 

Et une dernière pour la route: même avec ma collègue, qui pourtant a fait de la paléographie durant ses études, on a été proprement incapables de déchiffrer. On a bien compris qu'on nous demandait de dire la date svp, mais la date de quoi, mystère et boules de chewingue.