Bellzouzou, Pensées profondes, livre XIII verset 126:
"Un blog, ce n'est pas ce qui vous arrive. C'est ce que vous choisissez de dire de ce qui vous arrive, et comment vous le dites."

Bellzouzou, Pensées profondes, livre XXIV verset 777:
"Tout est vrai, seul le reste est (peut-être) faux."

jeudi 15 mai 2025

La réunion péda du jeudi soir *.

Quelle bonne idée, non mais vraiment, la réunion pédagogique, en général, et le jeudi soir en particulier.

Les pauvres collègues sont déjà assis avec l'air morose et les yeux mi-clos, je me dis que ça commence bien, certains ont gardé le manteau (l'envie d'être là, vraiment), d'autres ont le cahier ou l'ordi ouvert, pour faire illusion, peut- être. Il flotte dans l'air comme une mauvaise odeur de cantine, mais on commence, allez, on est motivé: on a un ordre du jour et des bullet points. Il semblerait qu'on doive réfléchir à des choses hautement pédagogiques, alors qu’en vrai, on pensera juste à ce qu’on va manger ce soir et à si on osera enlever nos chaussures sous la table.

On ouvre un PowerPoint. Il fait quarante deux diapos. J'ai vu des thrillers avec moins de tension que ça, je rigole tout bas.

Il est question des valeurs de la République. Alors, j'ai fait classe debout à vingt-quatre miochons de moins de six ans pendant six heures avec des chaussures neuves, penser aux valeurs de la République là maintenant tout de suite bof, hein, tu imagines bien, mais j’opine mollement du bonnet. Je suis fatiguée. Et puis j’aime la République, dans l’absolu. Tout le monde s'est fait une raison de toute façon, on attend que ça passe, et effectivement, les anges passent, un par un, et aucun ne se prend les pieds dans le câble HDMI, dommage.

Et puis, tout à coup, au moment où tout le monde a sombré dans un coma pédagogique profond, on sonne au portail. Miracle, une distraction, de l'action, quelque chose. La femme de ménage vient nous avertir qu'il y a un livreur de sushis, pour Bastien. Or de Bastien, il n'y a pas chez nous. On rit, on propose de garder les sushis quand même. Ou de garder le livreur, à défaut. La femme de ménage dit que non, il est moche. Plus raisonnablement alors, dans un consensus d'une rare efficacité, on se dit qu'il est grand temps de rentrer, si c'est l'heure des sushis pour certains, ce n'est sûrement plus l'heure de réunionner pour nous, on se lève et on se casse et la pédagogie attendra bien encore un peu.

* Une histoire toute fraîche et à peine exagérée.

dimanche 11 mai 2025

Des petits bonheurs #4

- faire classe un jour par semaine seulement, pendant trois semaines d'affilée (mais parfaitement), hmm. Dans la même veine: ne plus avoir à mettre mille petits doigts dans les gants, ni à attacher les manteaux avant la récré, bronzer des jambes pendant les services de cour (d'une pierre deux coups) (#vismaviedeproffeignassepayeearienfoutre), et pour finir: compter le nombre de jours de classe qui me restent jusqu'aux grandes vacances (spoiler: plus beaucoup) (oui, j'en suis là) (j'en ai pas parlé beaucoup je crois, mais cette année, j'ai une des pires classes de ma carrière ever).

- deux nouveaux très chouettes projets qui se dessinent avec la troupe (allégée) des théâtreux, les envies qui prennent forme, les textes qu'on cherche, qu'on trouve, qu'on assemble.

- les verres en terrasse avec les amis chers. (Discussion principale des Chartrains ces derniers jours: faut-il montrer sa réprobation absolue à la pose des parasols à 300 000 euros à la place des arbres coupés en ne fréquentant plus les cafés sur la place de la cathédrale, hum?)

- ma Bébézou mignonne qui a posé ses pieds dans le sable vendéen ce weekend pour la première fois et qui, (merveille!), a une dent (deux, même, apprends-je à l'instant)!


dimanche 4 mai 2025

Le coeur vendéen, la Poste et la serrure trois points: tragi-comédie en trois actes. (Une histoire de clés, avec une morale au bout.)

Laissez moi vous conter la bien sombre histoire des clés de la maison vendéenne du père de l'Ours envoyées par la Poste (voilà, vous frémissez déjà) par Minipuce à son cousin, Neveu aîné et aimé, et perdues entre Nantes et Rouen, on s'en serait douté, et ça ne serait pas si grave s'il y avait dans un quelque part identifié (au moins dans une mémoire) un double de ces clés, si tous les membres de la famille ne voulaient pas un peu aller y passer le weekend ces temps-ci (l'affaire prenant donc une tournure collective, quasi syndicale), et surtout ce ne serait pas si grave si, bien que l'adresse de la maison ne figure heureusement pas sur le trousseau perdu, celui-ci n'était néanmoins pas orné d'un somptueux porte-clés en forme de coeur vendéen (ben tiens) alors que le nom des cousins, bien identifié comme expéditeur et destinataire sur le paquet perdu, est le même que celui du grand-père qui figure dans les pages blanches (livre de chevet des cambrioleurs dans les thrillers familiaux). Autant laisser une boussole, un plan d'accès et une invitation à une fête Cambriolez-moi, je suis sympa, hein. Bref, c'est une sombre histoire de trousseau de clés perdu devenu catalyseur de chaos qui a bien fait tourner le lait de toute la famille pendant plusieurs jours, les ondes de stress vibrent à travers les générations, le coeur vendéen se fissure, les deux cousins sont bien emmerdés, surtout celui qui partait pour un super weekend prévu de longue date avec ses potes (gros programme, gros enjeux), et le grand-père se voit déjà devoir changer les serrures trois points-très chères, au moins un bras et un demi-panier de crabes, si j'ai bien compris. 

Et puis on  ne sait pas comment ni pourquoi ni qu'est-ce, mais sous nos yeux zébahis, le colis pourtant déclaré définitivement perdu par la Poste ça arrive parfois il faut vous faire une raison, arrive sans crier gare un beau matin dix jours plus tard dans la boîte aux lettres du neveu, la veille de son départ pour la Vendée avec ses potes,  alignement des planètes, bénédiction postale, justice cosmique, toujours y croire, même quand noir c'est noir il n'y a plus d'espoir, toussa.

Tout ça pour dire: n'envoyez jamais de clé par la Poste, ne confiez pas les clés de la caravane à vos mioches, même grands, même quand ils savent lire, conduire et payer leurs impôts. Ne faites pas d'enfants, pour aller plus vite.